Mad Max
1980
George Miller
À quelques heures de la sortie du quatrième volet de la franchise Mad Max, s’annonçant comme une purge magnifique dans un univers complètement barré, il était grand temps de découvrir la première trilogie, qui a apparemment inspiré bon nombre de films post-apocalyptiques, et qui a notamment permis au monde entier de découvrir Mel Gibson, y trouvant là son premier grand rôle. Le succès fut une réelle surprise à l’époque, étant une modeste production australienne – et toute première œuvre pour son réalisateur – budgétée à moins d’un million de dollars, et le film a d’ailleurs mit deux ans pour débarquer en France, ne l’empêchant malgré tout pas de dépasser les 2,5 millions d’entrées.
Paraît-il situé dans un futur post-apocalyptique – enfin rien n’est dit à ce sujet – le film oppose les forces de l’ordre aux aigles de la route. Motards bisexuels déjantés et détraqués, leur seule passion dans la vie est de tracer la route et foutre la pagaille sur leur chemin, violant et tuant homme / femme sans distinction, pillant et saccageant ce qu’ils peuvent. Meilleur policier du secteur, Max Rockatansky (Mel Gibson) semble être le seul capable de les arrêter, mais quand il voit les risques encourus, l’envie de raccrocher se fait sentir. Autour de lui tout le monde devient fou, et il n’aimerait pas être le prochain.
Après avoir vu ce premier film, difficile de faire le rapprochement avec le nouveau Fury Road. Très ambiance années 80, on a là une espèce de Waterworld avant l’heure, mettant en avant un héros solitaire mais pas vraiment, luttant contre des dégénérés au look punk improbable, et dont les mœurs sont très discutables. Si ce n’est qu’ici on ne comprend pas d’où vient le choc de culture, et on pourrait presque penser que c’est normal en Australie. Ou alors le film dénonce tout simplement les bis et les homosexuels, montrés comme carrément aliénés. Pas spécialement créatif, même pour l’époque, le film est un banal mélange de budy et de revenge-movie, pas non plus très violent, mais il est vrai particulièrement cru dans ses images, et il aura tout de même inspiré une des pires séances de torture de Saw. Pas non plus d’acteurs spécialement charismatiques, son héros étant encore balbutient, pas de séquence mémorable, mais une ambiance prenante pour un film distrayant et sympathique. Clairement pas de quoi lancer une franchise, mais après tout Max n’était pas encore réellement devenu « Mad », alors pourquoi pas.