Hunger

Hunger
2008
Steve McQueen (II)

Diantre que je hais ce conflit Irlandais à la con… Tout premier film du réalisateur acclamé de 12 Years a Slave, qui reçu d’ailleurs la Caméra d’Or à Cannes pour ces débuts, il nous replonge à son tour dans ces joutes politiques et terroristes de L’IRA. Pour faire comprendre aux criminels irlandais de cette organisation que leurs crimes ne peuvent rester impunis, leur statut de prisonniers politiques a été supprimé en 1976, créant forcément une vague d’indignation et de mécontentement. Concrètement, cela leur enlevait certains privilèges comme le droit de porter des vêtements civils, et non un uniforme de bagnard, ou encore l’exemption du travail carcéral. Figure emblématique des prisonniers de l’IRA, Bobby Sands (Michael Fassbender) fut à l’origine d’une vaste grève de la faim ayant pour but de rétablir l’ordre des choses.

Comment peut-on féliciter un film pareil ? Le film démarre par une interminable demi-heure de présentation de jeunes prisonniers de l’IRA – même pas le héros – qui font une première grève, celle de l’hygiène. Refusant de porter les uniformes et ne pouvant avoir leurs habits civils, ils vont alors décider de se trimbaler nus, refuser de se laver, et vont à la place faire des dessins sur leurs murs avec les restes de leur nourriture et leurs excréments. Et avec la petite rivière nocturne (s’arrangeant pour que leur pisse coule dans le couloir), on atteint des sommets dans le bon goût. S’en suit alors, après quelques scènes au parloir, une discussion entre Bobby Sands et un visiteur frère d’arme, parlant pendant une scène de près de quarante minutes de la mise en place de la grève de la faim. Assurément l’un des passages les plus longs de l’histoire du cinéma. La dernière partie sera donc consacrée à la lente agonie de l’abstinent nutritif, renouant avec le glauque du début. Donc comme d’habitude avec l’IRA, la réponse au problème est stupide et disproportionnée, nous mettant mal à l’aise, dévalorisant leur combat et donnant carrément envie de soutenir le camp opposé. Le film ne fera pas bouger les choses, ne cherche qu’à provoquer la haine, et malgré la performance de l’acteur gréviste, le film est artistiquement ignoble et sa lenteur est rédhibitoire.

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