L’Amant de cinq jours
1961
Philippe de Broca
Les femmes sont volages et les hommes sont des bêtes. Au cours d’un gala organisé par sa riche femme, Antoine (Jean-Pierre Cassel) va flasher sur une petite anglaise, Claire, à la jeunesse éblouissante et à l’accent irrésistible. Fascinée par le charme de cet homme élégant et raffiné, elle va succomber et tomber dans ses bras. Une romance interdite va alors commencer, alors même que Antoine continu à aimer sa femme à côté, et que Claire, elle aussi mariée, n’envisage pas un seul instant de quitter son mari dont elle est éperdument amoureuse. Et pourtant, cet adultère va prendre une importance primordiale dans leurs vies.
Comédie romantique de la belle époque, le film ne brille évidemment pas pour son originalité, même si le fantasme des petites anglaises aux intonations qui vous font chavirer le cœur n’est plus à la mode depuis très longtemps. Les nouvelles générations ont plus été bercées par les brasiers espagnols, femmes fougueuses aux cheveux sombres comme la nuit, ou au contraire les scandinaves au teint immaculé et aux boucles blondes éternelles. Dans tous les cas, on reste dans l’état d’esprit « l’herbe est plus verte chez ses voisins », et rien n’est plus excitant que l’inconnu. Une romance charnelle, simple, mignonne, avec ses fulgurances, comme lors de la folle soirée sur le pouvoir de l’argent. Mais globalement le scénario laisse froid. On comprend la tromperie, moins le bonheur conjugal, et pas du tout la mise en pratique. Quant on a une maîtresse / un amant, la base serait de se cacher un minimum, évitant ainsi tout ébruitement possible. Or là, les tourtereaux sortent en plein jour ou le soir, se bécotent en public, ne craignent ni les ragot ni les messes-basses des domestiques, puis s’étonnent quand tout s’ébruite. Même avec la meilleure volonté du monde, on ne trouvera que peu d’intérêt au film, à la fois trop classique et mal écrit. On préférera tourner la page et se focaliser sur le fils, actuellement à l’affiche d’un très beau film : Un moment d’égarement.