Creed – L’Héritage de Rocky Balboa

Creed – L’Héritage de Rocky Balboa
2016
Ryan Coogler

Je n’attendais pas grand chose du film, mais le voyant tout rafler aux Etats-Unis (110 M$), voyant l’excellence des retours, je me suis empressé de revoir l’intégrale de la saga Rocky, espérant enfin y trouver le chef d’œuvre incontournable de la boxe après moult très bons épisodes, mais jamais transcendants. Stallone a gagné un Golden Globe en reprenant son rôle emblématique, et il pourrait bien décrocher le premier Oscar de sa carrière. Alors pourquoi n’ai-je point accroché ?

Tous les champions ne sont visiblement pas parfaits, à l’image de l’ancien champion du monde des poids lourds Apollo Creed. Il n’a de toute évidence pas toujours été fidèle, et l’un de ses coups d’un soir a abouti à Adonis (Michael B. Jordan), né après la mort de la légende. Hanté par l’image d’un père qu’il n’a pas connu, il va à son tour se lancer dans la boxe, sollicitant l’aide d’un ancien ami de ce dernier, Rocky Balboa (Sylvester Stallone), espérant que celui-ci accepte de faire lui un grand challenger.

Ceci est un spin-off, et voilà peut-être la raison pour laquelle je n’aime pas ce film. Il est probablement excellent, génial pour nombre d’entre vous, mais c’est pour moi un immense ratage. Un film sur le fils caché de Creed qui fait appel à Rocky pour s’entraîner ? Non merci. Un film sur Rocky qui aide le fils caché de Creed à devenir un grand boxeur ? Oh oui ! Seulement voilà, le film n’est pas centré sur Rocky, il est extrêmement secondaire, presque étranger à l’histoire, on ne retrouve pas d’autres anciens personnages, et ça fait mal. Depuis six films, on a apprit à aimer cet homme, l’admirer, le déifier, mais le voilà relégué. Que Paulie soit mort, on s’en bat les steaks, il a toujours été un frein à l’épanouissement de la saga. Mais ne pas retrouver Robert, le fils de Rocky, et qu’il n’ait pas le droit à vivre un peu de bonheur avec la gentille Marie qu’on espérait tant retrouver à son bras, c’est scandaleux. À la place, on retrouve un fatiguant Michael B. Jordan, trop présent sur les écrans, incarnant toujours le même personnage du type sympa et branché, au sourire racoleur et bourré de talent dans un domaine. Il en fait trop, son personnage soûle, son idylle est classique, ennuyeuse, et seuls ses combats rehaussent le niveau. D’ailleurs, le combat final est une monumentale erreur de casting tant celui qui se retrouve face à Creed est ridicule : pas une once de muscle et un bide grassouillet indéniable. Notre pauvre Rocky n’est plus qu’une ombre à qui on refuse l’happy end, les nouveautés sont fades et le film lasse. L’engouement autour de ce film m’est difficilement concevable.

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