Meurtre en suspens

Meurtre en suspens
1996
John Badham

Malgré sa seconde place dans le classement des acteurs préférés des américains, Johnny Depp est devenu un poissard enchaînant les catastrophes financières en salle. Une sale habitude qu’il connaît bien puisqu’à ses débuts les flops au cinéma furent légion, et derrière chaque succès on retrouve deux ou trois ratages, pas tous justifiés, mais celui (moins de 10 M$) l’est amplement.

Que feriez-vous si on kidnappait votre fille ? Seriez-vous prêt à tuer quelqu’un pour elle ? En déplacement pour son travail, Gene Watson (Johnny Depp) va tomber sur un certain Mr. Smith (Christopher Walken) dans une gare, se faisant passer pour un agent de police (l’est-il vraiment ? Le film ne le dira jamais). Ce dernier va kidnapper sa fille et le menacer de la tuer s’il n’effectuait pas une mission pour lui : mettre fin aux jours de la candidate à sa propre succession au poste de gouverneur. En sera t-il capable ? Va t-il trouver une échappatoire ?

D’emblée le film laisse perplexe. Pourquoi le choisir pour une telle mission ? Ne serait-il pas plus simple d’engager un sniper pour butter la cible ? Et si le but est de lui faire porter le chapeau, il est évident qu’ils vont le tuer dans la seconde qui suit pour éviter qu’il parle de toute cette histoire, et dans ce cas là il n’a aucun intérêt à le faire. Mais comme il est au courant de l’affaire, le laisser repartir serait impossible, donc dans tous les cas il serait condamné à mourir. Pire encore, on apprend rapidement que des proches de la cible sont impliqués, des qui la côtoient dans son intimité. Alors pourquoi ne pas orchestrer un accident infiniment plus discret ? En toute logique, le film n’a aucune raison d’être tant l’histoire ne tient pas debout. Le héros est une lavette, ne réfléchit jamais, et on nage en pleine impro. Certes, cela donne de la spontanéité au film, mais pas suffisamment pour lui donner une légitimité. Un soupçon de concept, un gros casting, mais tout sonne creux, la réalisation est affreuse, amatrice, et on s’ennuie ferme.

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