Une Famille à louer
2015
Jean-Pierre Améris
L’amour s’achète t-il ? Oh oui, sans problèmes. Pour Paul-André (Benoît Poelvoorde), la vie n’a jamais été tendre, ayant été rejeté par ses parents puis s’étant jeté corps et âme dans son métier où il a fait fortune jusqu’à l’implosion. Un beau jour il en a eu marre, a tout revendu et s’est enfermé dans une tour d’ivoire où il méditait sur sa solitude. Puis au détour d’un journal télévisé, voyant la pauvre Violette (Virginie Efira), jugée pour vol alimentaire et agression de vigile, défendre sa cause de mère célibataire et faire l’éloge de la famille, il va décider de vérifier si une famille pourrait briser la morosité de son quotidien et qui sait, le heureux. Il va alors la trouver et lui proposer un accord improbable et fou : en échange d’un an de salaire et du remboursement de ses dettes, il veut emménager avec elle et faire parti de sa famille.
On a déjà vu des films où un riche un peu siphonné se payait un ami ou une femme, mais cette fois c’est le niveau d’au dessus, l’homme en question s’offrant carrément une famille. Une idée pas forcément très neuve, mais c’est sympathique et le film fait exactement ce qui été prévu, mais d’un autre côté c’est ce qu’on attendait de lui. On sentait que la cohabitation allait poser quelques problèmes, que les enfants allaient être casse-pieds, mais qu’au final à force de simuler quelque chose cela deviendrait réel. En revanche, tomber dans un écuelle de clichés et passer par de nombreux moments gênant n’était pas obligatoire. De même, garder le cap souhaité n’implique pas forcément de faire l’impasse sur l’innovation, car un si haut degré de prévisibilité devient nuisible à force. Les personnages sont agréables, l’histoire simple et amusante, mais le traitement est si faiblard qu’on a l’impression de passer à côté du véritable potentiel du sujet. Divertissant, mais il y avait tellement mieux à faire.