Le Plaisir
1952
Max Ophüls
Récemment ressorti en version restaurée, le film a semble t-il fait pas mal de bruit à son époque, inspirant les plus grands et ayant carrément été nominé aux Oscars pour ses costumes et sa direction artistique. Des faits qui laissent aujourd’hui bien perplexe…
Adaptation de trois nouvelles de Maupassant (Le Masque, La Maison Tellier et Le Modèle), le film est plutôt décousu et les trois histoires s’enchaînent sans autre fil conducteur que le plaisir, qu’il soit charnel ou spirituel. Et encore, ce plaisir n’est jamais très joyeux. Dans la première histoire, il s’agit d’un vieil homme qui n’accepte pas la fatalité de l’âge et tente de faire comme si de rien n’était. Dans la seconde, une patronne de maison close et ses filles essayent de renouer avec Dieu, tandis que dans la troisième un artiste voit sa relation fusionnelle avec son modèle peu à peu se délabrer jusqu’à l’écœurement.
Trois histoires pas très passionnantes, surtout la seconde (bien qu’elle y cache un certain Jean Gabin et une certaine Danielle Darrieux), étirée sur une heure alors que les deux autres ne durent qu’un quart d’heure. Il semblerait qu’en dehors de l’idée du masque sous lequel se cache un vieil homme, la première nouvelle adaptée soit totalement vide, de même que la dernière n’est qu’au fond une banale querelle sentimentale. La seconde, plus contemplative, a elle été beaucoup plus soignée, mais l’intérêt n’y est pas. On retiendra le bon narrateur, le plan de nuit dans le seconde partie ou encore le dernier passage sur la plage, mais c’est à peu près tout, le reste étant aisément oubliable.