Le Grand jeu
2015
Nicolas Pariser
Rapidement inspiré de l’affaire Tournac sur des anarchistes extrémistes – qui dans le film n’ont comme seul défaut que d’être incroyablement cons, bien qu’il semble aussi qu’ils soient de dangereux meurtriers – le film nous conte l’histoire de Pierre (Melvil Poupaud), un écrivain raté. Après un premier succès littéraire, il n’a pas su développer son talent, et depuis quinze ans il vit sur ses ressources. Au fond du trou et plus très loin de devenir SDF, il va croiser la bonne personne : Joseph (André Dussollier). Chargé de mettre à mal la ministre de l’intérieur, il va confié à Pierre le rôle de nègre pour un livre censé fustiger ses amis gauchistes extrémistes. Pour l’écrire, il va se plonger au cœur de leur organisme grâce à Laura (Clémence Poésy), une connaissance qui en fait partie.
Partant d’une bonne idée, le film démarre pas mal du tout : les deux protagonistes principaux sont charismatiques et leur projet s’annonce audacieux, avec à la clé plein d’histoires annexes qui auraient le mérite d’être développées, comme la jeune étudiante croisée à la bibliothèque, mais il n’en sera rien. Après seulement un tiers du film, on perd toutes les intrigues intéressantes pour se focaliser uniquement sur l’infiltration au sein du groupuscule, classique repère d’hippies pas très captivant. Aucun des nouveaux personnages n’attise notre curiosité et le rythme devient d’un coup atrocement somnolant. Il ne se passe plus rien et le film s’embourbe dans sa partie la moins originale et intéressante. Pire encore, la conclusion est risible, totalement disproportionnée et grotesque dans ses références, achevant notre patiente. Le principe était bon, mais le développement est tout simplement ignoble et on se fait méchamment chier.