Arrêtez-moi là

Arrêtez-moi là
2016
Gilles Bannier

La présomption d’innocence est-elle toujours respectée ? Les enquêtes policières sont-elles toujours correctement effectuées dans une totale impartialité ? Loin s’en faut, et certains thèmes sont si sensibles que le monde a besoin de voir quelqu’un payer pour ça, au fond qu’importe qu’il y soit pour quelque chose. En 2002 aux Etats-Unis, une riche fille blanche fut kidnappée, et face au battage médiatique entourant l’affaire, la justice s’empressa de faire mettre derrière les barreaux le premier venu pour calmer les esprits, mais le temps de prouver son innocence et retrouver ladite fille, le mal était déjà fait : l’homme ayant été tué dans sa cellule. Et si une histoire similaire voyait le jour en France ?

Chauffeur de taxi sans histoire, Samson (Reda Kateb) va comme à son habitude prendre des clients à l’aéroport, embarquant cette fois une dame (Léa Drucker). En rentrant chez lui le soir, il ne se doutait pas de ce qui l’attendrait le lendemain : deux policiers frappant à sa porte, venus l’arrêter pour l’enlèvement de la fille de sa cliente de la veille. Se sachant innocent et faisant confiance en la justice, il va vite changer d’avis et comprendre que personne n’est de son côté, surtout pas son avocat (Gilles Cohen), et qu’entre une série de malchance et de coïncidences, tout semble le désigner comme le parfait coupable.

Voilà le genre d’histoire qui ne laisse pas indifférent. Le monde souffre d’une psychose sur l’enfance, domaine qui nous plonge dans la méfiance, la paranoïa et l’acharnement. Il y a quelques années, les spectateurs avaient retenu leur souffle devant La Chasse, où le mensonge d’une petite fille capricieuse avait détruit la vie d’un homme, et cette fois encore on assiste au lynchage d’un pauvre homme victime d’une machination à son égard. Un film sous forme de procès où la mauvaise fois des uns s’additionne à l’incompétence des autres, nous faisant bouillonner face à un monde à ce point gangrené. Le film avait donc toutes les clés en main pour être excellent, mais deux points viennent un peu calmer nos ardeurs : le jeu atroce de l’acteur principal et le dernier chapitre du film, bien moins intéressant. Une histoire palpitante donc, plutôt bien mise en scène de surcroît, mais qui manque d’impact, la faute à l’interprète du héros, insipide.

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