Manon

Manon
1948
Henri-Georges Clouzot

Roman du XVIII° siècle écrit par l’abbé Prévost, Manon Lescaut raconte l’histoire d’un couple pas comme les autres, transposée ici en romance contemporaine (par rapport à la sortie du film). Clandestins sur un bateau à destination de la Terre Sainte, Robert et Manon racontent au commandant de bord les mésaventures qui les ont conduit là, de leur rencontre durant la guerre jusqu’à leur exil. Dans la misère et la richesse, qu’importe les tricheries et la tromperie, leur amour a perduré. Dans la version originale, si le contexte change, le fond ou la forme restent eux invariables, faisant du film une adaptation plutôt fidèle, mais pas pour autant intéressante ou réussie.

On aura rarement vu deux protagonistes aussi insupportables, et le film semble ne reposer sur rien. Tête à claque qui mérite tout ce qui lui arrive, Robert est le pire lâche que la Terre ait enfanté. Incapable de refuser quoi que ce soit à son aimée, il lui passe tout, coucherie, tromperie, mensonges et mépris, allant même jusqu’à s’excuser auprès d’elle, notamment pour son incapacité à être l’homme le plus riche au monde, mais à force de ramper il devient encore plus fautif qu’elle, l’encourageant par son inaction. De son côté, elle est la pire traînée à avoir vu le jour, incapable de s’attacher à quoi que ce soit à part des biens matériels et l’argent, pour lequel elle est prête à tout, même à coucher avec la Terre entière. Un lâche et une catin, et le spectateur, assailli par des pulsions meurtrières envers les deux personnages, ne supporte rapidement plus la situation. La romance est vide de sens, le film aussi, tout ça pour dire que l’amour est aveugle.

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