La Vache
2016
Mohamed Hamidi
Doté d’un faible budget, d’un nombre de salles restreint et d’une campagne publicitaire discrète, ne pouvant faire guère plus qu’évoquer ses deux guest-stars (Jamel Debbouze et Lambert Wilson), le film a fait véritablement sensation, créant un tel bouche-à-oreille positif qu’au final il a enregistré plus de 1,2 millions d’entrées. Pourtant, le sujet ne payait pas de mine, et même après visionnage je reste perplexe.
On a tous un rêve, et certains sont assez surprenants. Paysan algérien, Fatah (Fatsah Bouyahmed) n’a qu’une seule passion dans sa vie : Jacqueline, sa vache. Son plus grand rêve serait de la montrer au salon de l’agriculture en France, mais jusqu’alors le jury a toujours refusé sa candidature. Après des années de rejet, touché par sa persévérance, le comité va finalement lui accorder le droit de concourir, mais les frais de déplacement seront à sa charge. Pouvant à peine se payer le voyage à Marseille, il devra faire le reste du chemin vers Paris à pied avec sa vache.
Le principe du road trip est souvent efficace en ce qui concerne les comédies et l’idée de le faire avec une vache est assez cocasse. L’humour du bled a plus d’une fois prouvé ses qualités, un expert du genre est au casting, faisant du film un projet sympathique. Et pourtant, il ne marche pas bien… À qui la faute ? Le scénario est de base assez léger, mais le problème c’est que rien n’est vraiment développé. Le film joue sur les préjugés et les classes sociales des personnages pour au final rester à la surface, enchaînant des gags éculés dont on a que trop soupé. Les situations sont vues et revues, nous faisant l’éternel numéro de l’immigré un peu gauche qui joue les gens conviviaux et qui au final gagne la sympathie de tous. Quelques passages font mouche, surtout ceux en Algérie, mais le rire ne vient jamais vraiment, au point qu’on en finirait par s’ennuyer si le film était plus long. L’humour plaira probablement plus à certaines personnes, mais je suis resté globalement de marbre.