Insaisissables 2
2016
Jon M. Chu
Doté d’un budget de seulement 75 M$, le premier Insaisissables avait cartonné dans les grandes largeurs, cumulant près de 352 M$ dans le monde, incluant trois millions d’entrées en France. Un braquage en salles plus réussi que ceux du film, loin de tenir toutes ses promesses et de mériter un tel succès malgré un résultat tout de même divertissant. Et quand un film déçoit, la suite la paye forcément : bide aux US (quasiment la moitié du premier) et près de 100 M$ de moins dans le monde hors Chine. Néanmoins, avec les chinois qui ont plus que quadruplé le nombre d’entrées (22 -> 97 M$), le bilan reste très positif (303 M$ actuels pour un budget de 90 M$) et nul doute que les choses ne s’arrêteront pas là.
Conçu directement comme une trilogie, le précédent film nous laissait sur le mystère de la confrérie de l’œil, réunissant les meilleurs magiciens du monde une fois par siècle. Ainsi, sous la houlette de Dylan (Mark Ruffalo), membre de l’œil infiltré au FBI, les quatre cavaliers de l’apocalypse, qui ne sont plus que trois, Daniel (Jesse Eisenberg), Jack (Dave Franco) et Merritt (Woody Harrelson), avaient rejoint l’organisation, mais dans quel but ? Continuellement baladés, ils vont être mit sur une piste de détournements d’informations personnelles, rejoints par une nouvelle magicienne, Lula (Lizzy Caplan), mais ils vont alors tomber dans un piège tendu par Walter Mabry (Daniel Radcliffe). Riche entrepreneur, il souhaite mettre le talent des magiciens à son profit pour dérober une clé capable de décrypter et pirater n’importe quel système informatique.
Vu le premier film il n’y avait pas grand chose à espérer, mais finalement les premiers contacts avec le film seront réconfortants : la première réapparition en public des cavaliers est magistrale, enchaînant les tours de passe-passe avec un sens de la mise en scène aussi bon que jubilatoire. L’accent mit sur l’humour marche superbement et la petite nouvelle, avant de devenir saoulante, sera dans un premier temps une sympathique provocatrice. Ensuite, on rencontre enfin le fameux frère de Merritt, c’est amusant, et on a plaisir à revoir Morgan Freeman et Michael Caine, reprenant leurs rôles respectifs. Seulement voilà, il ne s’est écoulé que vingt minutes que le film a déjà abattu toutes ses cartes. Beaucoup de blabla, de temps morts, de tours trop longs et pas intéressants (le passage de la carte notamment) et un manque de crédibilité toujours aussi flagrant sur certains tours impossibles sans trucages numériques (la pseudo révélation sur le coup de la pluie est minable niveau réalisme), sans compter la fin un peu tirée par les cheveux. J’ai manqué à plusieurs reprises de m’endormir, c’est dire. Toujours aussi tapageuse et creuse scénaristiquement, cette suite accentue les défauts de son aîné et s’enlise dans une paresse assommante, faisant oublier les trop rares bon moments.