The Invitation
2016
Karyn Kusama
De base, l’idée même de la chose était glauque. Devant vivre avec le décès de son fils depuis deux ans, Will s’était recroquevillé sur lui-même mais commençait doucement à reprendre une vie normale, s’étant même remit avec quelqu’un (ayant rompu de douleur avec sa femme et mère de feu son fils). Et voilà que son ex femme et son nouveau mari (Michiel Huisman) viennent réveiller ses douleurs en l’invitant, de même que leurs amis communs perdus de vue depuis l’incident, dans leur ancienne maison, poussant le vice jusqu’à leur parler à tous d’une thérapie de l’oubli et de l’acceptation, plus apparentée à une secte malsaine. Une simple invitation à une réunion à priori, mais les choses vont devenir de plus en plus dérangeantes.
Voilà sur quoi on peut tomber quand on cherche n’importe quoi au hasard. Vaguement apparenté au cinéma d’épouvante, le film n’est en réalité qu’une succession de conversations dans une maison américaine lambda où le vin hors de prix coule à flot et où le nombre d’invités est trop important pour retenir le nom de chacun, et encore moins en avoir quelque chose à faire. Le héros ressemble de loin au personnage principal de Warcraft, on retrouve celui qui se tape la Khaleesi dans Game of Thrones et la fille asiate est plutôt mignonne, donc on laisse sa chance au film, mais en dehors de la vidéo de présentation de la thérapie, on se fait assez royalement chier en attendant les dernières vingt minutes (18 pour être précis) où les choses bougent enfin. C’est même miraculeux d’avoir réussi à attendre aussi longtemps, mais de temps à autre le film fait monter la pression et nous oriente sur de fausses pistes pour nous perturber. Et quel dommage que de devoir attendre le tout dernier plan du film pour y voir enfin quelque chose de vraiment original et puissant, même si du coup cela nous offre une certaine récompense qui donne l’impression de ne pas avoir complètement perdu son temps. Un film de série B sacrément poussif qui attend bien trop longtemps pour se dévoiler, et pas sûr que grand monde est envie de faire preuve d’une telle patience.