Warcraft : le commencement

Warcraft : le commencement
2016
Duncan Jones

Sorti en 1994, Warcraft fut un bon jeu STR (Stratégie en Temps Réel) et remporta un vif succès, confirmé l’année suivante par la suite, puis amplifié de manière spectaculaire avec le phénoménal Warcraft III en 2002. Si depuis un nouveau jeu de stratégie se fait méchamment attendre, la franchise a connu un bouleversement en 2005 avec l’arrivée du plus célèbre de tous les MMO RPG, World of Warcraft. De par la richesse de l’univers et la popularité colossale dont jouissait les jeux, Blizzard voulait depuis longtemps en faire une adaptation cinématographique, et après moult tumultes c’est désormais chose faite. Les adaptations de jeux-vidéo sont souvent décriés, de cuisants échecs commerciaux, et vu les difficultés qu’à connu la production du film et l’ampleur d’un tel projet, appréhender le film sereinement n’était pas aisé, mais le film s’en sort avec brio.

Condamnés dans leur monde de désolation, le film raconte comment les Orcs sont partis en quête de nouvelles terres dans le royaume d’Azeroth, réussissant à créer un passage dans leur dimension grâce à une magie aussi puissante que destructrice : le Fel. Jusqu’alors les terres du roi Llane (Dominic Cooper) étaient en paix, mais cette fois la menace est aussi mystérieuse que d’ampleur inédite. Épaulé par Medivh le Gardian (Ben Foster) et Garona (Paula Patton), une esclave du camp adverse, mi humaine mi Orc, le chef des armées Lothar (Travis Fimmel) va tenter de repousser l’invasion.

Pas forcément l’idée la plus originale ou intéressante de l’univers Warcraft, la guerre des humains contre les Orcs possède ici un axe gageure : une narration à double point de vue, principalement ceux de Lothar, chef des armées humaines, et Durothan, chef des armées des Orcs, qui va peu à peu prendre conscience du caractère néfaste de la magie du Fel et de la folie de leur gourou. Deux personnages hautement symboliques et aux rôles qui se font écho, complétant un panel très riche dont on retiendra surtout Khadgar, l’apprenti sorcier gaffeur mais au potentiel incroyable, et plus encore Garona, l’atout charme du film. Non seulement très attirante de par l’éternel fantasme de la créature divine, son personnage est aussi des plus intéressants entre son passé inconnu, son statut bâtard et son importance au sein de l’aventure. Si l’histoire est un commencement un peu timide, la richesse de l’univers du matériau de base est formidablement retranscrit, bourré de clin d’œil pour faire plaisir aux fans sans pour autant se couper des autres. Ce qui fait que le film marche à ce point, c’est aussi grâce au visuel, à la fois spectaculaire et proche de ce à quoi on était habitué, délaissant le côté ultra-réaliste habituel pour du plus fantaisiste, chaleureux et coloré (les nains difformes en sont en bel exemple). C’est un déluge d’effets spéciaux tapageurs, à l’image de ceux des jeux-vidéos, et si ça détonne un peu au cinéma, cela confère au film une identité plus forte. Un début prometteur qui se doit de remporter un vif succès car la suite pourrait être colossale, et de ses résultats dépendent aussi l’avenir de la franchise vidéo-ludique, qu’on espère radieux.

Disponible en version alternative et vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=zoi4f_WN_cU

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