11.6
201.3
Philippe Godeau
Tiré d’une histoire vraie, le film nous raconte comment un petit convoyeur de fond lyonnais, Toni (François Cluzet), va monter un plan pour dérober la modique somme de 11.6 millions d’euros. Lui qui vivait juqu’alors très bien sa petite vie modeste avec sa compagne restauratrice, il va peu à peu se laisser gagner par la colère de ce monde plein de possibilités, mais toutes inaccessibles pour lui.
Le film aurait pu jouer la carte de la surprise, mais surévaluant la portée médiatique de l’affaire, depuis complètement tombée dans l’oubli, il ne va même pas essayer de prétendre que deux trois spectateurs méconnaissent le sujet. À la première scène, Toni se rend à police, à le seconde, commençant à retracer le parcours qui l’a fait finir jusqu’au poste, on le voit à son travail de convoyeur de fond. En moins de deux minutes, le spectateur sait donc qu’il finira en prison pour avoir détourner l’un de ses propres convois. Un choix narratif des plus néfastes qui détruit tout semblant de suspens dès le départ, et c’est d’autant plus dommage que le film avait un gros potentiel. En plus du partenaire attachant qu’est Bouli Lanners, le film peut compter sur un héros charismatique et formidablement interprété, une histoire finement construite avec une vraie évolution psychologique. Mais au final, tout cela n’aura pas tellement d’importance vu la dernière ligne droite : celle du casse et sa gestion. Aux premiers abords imparable, la stratégie va finalement nous laisser perplexe, laissant le spectateur avec un goût d’inachevé ou de bâclé. On voulait y croire, mais il n’y a en fait pas grand chose à voir.