Le Petit monde de Charlotte

Le Petit monde de Charlotte
2007
Gary Winick

Si la plupart d’entre nous ont grandi avec Babe, le cochon devenu berger, cet autre film pour enfants a connu un joli succès à son tour (bien qu’ayant fait moitié moins d’entrées), mettant lui aussi en scène un petit cochon, même si celui ci ne sera pas un gaffeur apprenant la vie aux côtés d’un couple de chiens. Il s’agit d’une nouvelle adaptation du romancier E.B. White, aussi auteur de Stuart Little, passablement massacré lors de son passage au cinéma (ou alors le livre est lui aussi minable).

Il n’est pas rare de choisir un animal de la ferme en tant que compagnon, et c’est justement un cochon de compagnie pour qui Fern (Dakota Fanning) s’était prise d’affection. Malheureusement, de crainte de le voir devenir trop gros, sale et encombrant, ses parents vont l’obliger à le laisser dans une ferme voisine où il côtoierait des oies, moutons et chevaux. Un déchirement pour elle comme pour Wilbur, son cochon, souffrant très vite de la solitude et craignant de finir au four. Effrayante pour certains, nuisibles pour d’autres, vivant tapie dans l’ombre une amie incongrue va se présenter à lui : Charlotte, une araignée.

Presque tout le monde en a peur, a les poils qui s’hérissent à leur simple vision, les tisseuses à huit pattes ont très mauvaise réputation malgré leur travail d’intérêt public de manger les insectes. L’idée d’en faire le personnage clé d’une histoire et de baser une grosse partie de la sympathie et du pouvoir émotionnel du film dessus était donc un pari aussi osé qu’original, et il faut bien avouer que c’est une réussite incontestable. Le personnage est terriblement attachant et Laetitia Casta fait un travail formidable en terme de doublage, faisant même de l’ombre à Elie Semoun, doublant le rat Templeton, pourtant un expert de la discipline. Une VF loin du prestige du casting de l’original, mais ça reste de très haut niveau et question localisation le film est loin de se foutre du monde : l’intégralité des éléments écrits apparaissant à l’écran ont tous été modifiés, impliquant de retoucher à une grande partie des plans du film, et c’est un effort extrêmement rare. Même si on reste dans un film pour enfant assez superficiel avec un scénario léger et des doublures numériques un peu grossières, les personnages sont bons, l’ambiance très poétique touche à tout âge et on imagine bien l’efficacité redoutable d’une telle histoire sur un jeune public.

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