Le BGG – Le Bon Gros Géant

Le BGG – Le Bon Gros Géant
2016
Steven Spielberg

Dans un été surchargé en blockbusters tous publics et ayant été en confrontation direct avec l’immense succès Comme des bêtes pour ce qui est des enfants, ce nouveau film de Spielberg n’a clairement pas su s’imposer. Alors qu’on annonçait le film comme son grand retour au conte pour enfants après E.T. et Hook, que les œuvres de l’écrivain Roald Dahl sont mondialement reconnues et que le film fut chaleureusement accueilli à Cannes, au final les critiques n’ont pas été spécialement emballées, les spectateurs non plus. Avec un peu moins de 178 M$ pour un budget hors frais de pubs de 140 M$, le film a été l’un des plus gros four de l’année, et c’est amplement mérité.

Après le marchant de sables, voici le BGG (sous les traits de Mark Rylance, doublé en français par Dany Boon), un bon gros géant qui capture les rêves et les redistribues pour offrir au peuple anglais de paisibles rêves. Seulement lors de l’une de ses tournées, une orpheline appelée Sophie va le voir, mettant son existence anonyme en danger et l’obligeant à la kidnapper pour se protéger. La jeune enfant va alors découvrir le monde des géants, aussi fantastique que dangereux puisqu’en dehors du BGG, tous les autres ont pour habitude de manger les humains.

Ce film est consternant sur la totalité de ses points. Rien que le principe de base est une aberration : on nous présente le BGG comme le maître des rêves, mais il ne semble s’occuper que d’un seul village. Quid du reste du monde ? Et puis surtout, ses tours de passe-passe ne devraient tromper personne, son habileté à cacher ses 7 m 50 reposant plus sur des blagues que sur une réelle ingéniosité. L’histoire est d’ailleurs globalement médiocre, le problème étant résolu d’un coup de baguette magique en faisant intervenir une certaine personne, rendant ridicule ce qui était déjà particulièrement bancal. De même, malgré les présences de Penelope Wilton, Rebecca Hall et Rafe Spall, le casting est lui aussi à la ramasse, surtout la jeune Sophie qui a l’un des regards les plus vides qu’il m’ait été donné de voir. Il faut dire que tourner sans rien de concret à quoi se rattacher n’aide pas, et on en vient au plus gros défaut du film : c’est de l’animation non-assumée. Pratiquement pas un seul plan du film n’utilise pas de fond vert, et absolument aucun a été fait sans effets-spéciaux. Ça dégouline d’effets visuels de partout, les incrustations sont constamment flagrantes, l’étalonnage est souvent raté, la modélisation des géants est ignoble et pire encore, le design du monde est atroce. Même l’humour est insupportable entre le massacre du langage et le « frétibulle », l’occasion de nous délivrer tout une gamme de gags sur les pets. Quelle finesse… Un pur scandale, tout simplement, nuisible en terme d’abrutissement de surcroît.

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