Le Terminal
2004
Steven Spielberg
Ayant déjà vu et écrit la critique de la plupart des films emblématiques de la carrière de Tom Hanks et ayant un grand besoin de laver l’honneur de Spielberg après la catastrophe du BGG, ce film qui m’avait à l’époque laissé un excellent souvenir offrait donc la possibilité de compléter ma base de données d’une bien belle manière. Après Sully, certes sorti douze ans plus tard, nous revoilà plongeant dans l’univers de l’aviation.
Tiré de l’histoire vraie de Karim Nasser Miran qui a vécu plus de 15 ans dans l’aéroport Roissy Charles-de-Gaules, le film nous raconte les mésaventures de Victor Navorski (Tom Hanks), krakovien parti en séjour aux Etats-Unis. Seulement voilà, pendant son vol son pays est entré en guerre civile et toute entrée ou sortie du territoire est annulée, l’obligeant à rester dans la zone internationale de l’aéroport de New-York. Une situation censée être provisoire mais qui s’éternisera faute de déblocage procédural. Un problème de taille quand on n’a pas un sou et qu’on ne parle pas la langue.
Une simple erreur administrative et vous voilà « inacceptable ». Interdiction d’entrer sur le territoire, impossibilité de rapatriement, piégé en zone de transite. Une aberration sur le papier, une réalité dans la vie pour une personne, et le film en tire une histoire très intéressante basée sur le combat d’un homme et les divers soutiens qui se présenteront à lui. À force de faire parti du paysage les gens vont finir par apprendre à le connaître, à l’apprécier. On notera parmi ces gens le chef de la sécurité incarné par Stanley Tucci, le « méchant » du film qui cherche constamment à décaler le problème Navorski à un autre service, une hôtesse de l’air campée par Catherine Zeta-Jones faisant fantasmer le pauvre apatride, ou encore la trekkie Zoe Saldana dont la passion s’est avérée prémonitoire, prêtant ses traits à une agente de contrôle. Si bien sûr l’homme du terminal est fascinent entre le talent de son acteur et l’ingéniosité dont il fait preuve pour surmonter ses problèmes, les autres intervenants ont aussi beaucoup de personnalité et font avancer l’intrigue avec leurs propres enjeux. En revanche, le film ne transcende à aucun moment son sujet, la romance est un peu vide et la fameuse boîte de cacahuètes s’avère décevante. Pas mal de bonnes idées, un principe formidable, beaucoup de talents engagés dans un projet des plus solides, sans pour autant atteindre les cimes auxquelles le film semblait se destiner.