Cheval de guerre
2012
Steven Spielberg
Visiblement sur le déclin tant la plupart de ses derniers films peinent à s’imposer au box-office, les quatre derniers faisant partie de ses dix ayant fait le moins d’entrées, Spielberg ne semble plus être la légende qu’il était autrefois. Totalement passé inaperçu chez nous (quelques six-cents mille entrées) et affichant une durée copieuse de 2h27, cet énième film de guerre ne donnait pas franchement envie, mais c’est pourtant sa meilleure cuvée de la décennie.
Adapté du roman éponyme de Michael Morpurgo (enfin plus exactement de la pièce de théâtre quien fut tirée), le film commence peu avant la Première Guerre Mondiale, alors que le jeune Albert (Jeremy Irvine) venait de prendre sous son aile Joey, un cheval qu’il va dresser pour aider à la ferme familiale, devenant instantanément son meilleur ami. Oui mais voilà, enchaînant les difficultés techniques et financières, ladite ferme va se voir obligée de vendre Joey à l’armée britannique, le faisant ainsi devenir un cheval de guerre.
L’idée du livre, et par extension du film, qu’est de raconter la Première Guerre Mondiale par le biais d’un cheval est une excellente idée. Son regard est neutre, il n’a que faire de si la personne est anglaise, allemande ou française tant qu’elle est bienveillante, et son amitié avec son congénère est des plus touchantes. Esthétiquement le film est superbe, la musique est très belle, les acteurs irréprochables et le dressage des animaux force le respect. En parlant de casting, celui ci est tout simplement dantesque : Emily Watson, David Thewlis, Niels Arestrup, Tom Hiddleston, Benedict Cumberbatch et Liam Cunningham. L’histoire n’a rien d’extraordinaire en dehors du cheval et le film donne souvent l’impression d’en faire trop en terme de mise en scène, mais en dehors de ça il n’y a vraiment rien à lui reprocher. Une histoire touchante revêtant une très belle parure.