Passengers

Passengers
2016
Morten Tyldum

Gros film de SF de cette fin d’année, le film est sorti dans l’ombre de Premier Contact et surtout Rogue One, qui continue de tout rafler au box office, sans compter une presse pas si emballée. En a résulté un lancement très poussif aux Etats-Unis où le film ne pourra guère espérer plus de 80 M$ d’ici la fin de son exploitation, ce qui est passablement décevant compte tenu de son fort budget (110 M$), de l’originalité de son cadre et son duo d’affiche comptant parmi les stars les plus populaires de la planète. Dommage qu’une fin d’année trop chargée ait joué en sa défaveur car le film est bien plus intéressant qu’il n’y paraît.

Dans un futur où la surpopulation rend la Terre étouffante, la promesse d’une nouvelle vie dans une planète colonisable, spacieuse et pleine de végétation, a de quoi faire rêver, et c’est ainsi que 5000 personnes ont embarqué sur l’Avalon pour un voyage de 120 ans en direction de Homestead II. L’intégralité de l’équipage (incluant Laurence Fishburne et Andy Garcia) fut immédiatement plongé en hibernation pour ne se réveiller que peu avant l’atterrissage, mais suite à une collision avec un champ d’astéroïdes certaines dysfonctions vont survenir, incluant le module de Jim Preston (Chris Pratt) qui va se réveiller 90 ans trop tôt. Seul dans un immense vaisseau avec pour seule compagnie Arthur (Michael Sheen), le droïde barman, Jim va peu à peu sombrer dans la folie et la dépression, jusqu’au jour où une autre personne va sortir de son sommeil, Aurora Lane (Jennifer Lawrence).

En vendant le film comme une romance spatiale avec de grosses scènes épiques, la campagne marketing a eu une excellente idée, donnant une véritable impression de surprise au spectateur, ce qui est toujours une bonne chose. En effet, la mise en place de la romance est des plus choquantes et toute la première partie du film a des airs de Seul au monde puisque le héros restera très longtemps seul, permettant de découvrir toute l’angoisse d’un vaisseau géant vide et comment est-ce qu’on peut s’occuper à l’intérieur. Outre le bar clin d’œil à Shinning, on y découvrira pas mal d’endroits intéressants comme le hall et son IA, le réfectoire avec ses diverses machines, la salle de jeu ou encore le restaurant, sans compter tout ce qui est technique (hangar, jetée et salle d’incubation). Il est aussi très intéressant d’y avoir incorporé une hiérarchie chez les passagers, faisant de l’isolement du héros un clavaire d’autant plus grand de par son statut de voyageur de classe économique, d’autant que le film ne s’en sert pas uniquement à des fins comiques. L’élément déclencheur de la romance et son cadre font de ce film d’apparence banal une belle association d’idées, loin de l’image du produit marqueté qu’il véhicule. Il serait dommage de s’arrêter aux quelques facilités scénaristiques qui permettent au film de s’offrir un aspect commercial et ainsi amortir son énorme budget grâce à des séquences pas vraiment utiles mais spectaculaires, comme par exemple l’aspect du vaisseau pas très réaliste mais au moins bien stylé, car après tout c’est ce que le spectateur lambda attend. Donc si vous cherchez du gros blockbuster calibré, vous risquez d’être déçu, mais au contraire si vous avez craint à une romance aseptisée, il n’en est rien et le film est bien plus profond et psychologique qu’il n’y paraît.

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