Le garçon et la bête

Le garçon et la bête
2016
Mamoru Hosoda

Comme le doublage français est souvent atroce pour ce genre de films et que les cinémas ne proposent que trop rarement la version originale, j’avais passé mon tour il y a pratiquement un an. Classé parmi les meilleurs films de l’année, il était grand temps de rattraper ce sixième long-métrage de Mamoru Hosoda, hypé par les critiques dithyrambiques et espérant le revoir au sommet de sa forme, mais plus les attentes sont élevées et moins il est aisé de les combler.

Dans la droite lignée de la culture des esprits au Japon, le film nous fait découvrir le monde du Jutengai, univers parallèle où les animaux ont adopté la bipédie et le style de vie des humains, de même qu’ils ont assimilé leur langage et la capacité de parler. Le film démarre alors que l’événement le plus important de leur histoire s’apprête à avoir lieu : la future réincarnation de leur seigneur. Rang ultime dans leur monde, la place de seigneur est convoitée par le très respecté Iouzan, mais aussi le plus solitaire Kumatestu, qui peine à trouver des disciples. Alors que l’échéance approche et qu’il doit faire ses preuves, ce dernier va ramener un jeune humain en perdissions : Ren, qui deviendra son disciple.

En l’espace des cinq premières minutes le film me perdait déjà deux fois : une première fois lors de l’introduction, certes jolie mais bien trop copieuse en informations qu’on aura aussitôt fait d’oublier, puis une seconde fois lors de la rencontre avec les habitants du Jutengai. Donner une apparence humaine et un comportement humain à des animaux est contre-nature, et en plus d’être dérangeant cela dénote d’une originalité assez terne, d’autant plus en prenant en compte la querelle de dojo entre l’ours et le sanglier qui se mettent sur la tronche pour savoir qui dirigera après le règne du lapin. On a connu plus novateur, d’autant qu’une fois la part d’ombre abordée on se doute bien que cela refera surface à un moment donné, et les circonstances semblent évidentes bien trop rapidement. Heureusement, l’animation est irréprochable, le design inspiré et les personnages sont assez bien écrits. De plus, l’intérêt décolle une fois le saut temporel effectué, nous ramenant à des enjeux plus parlants et établissant des parallèles édifiants. Certains auront du mal à adhérer à cet autre monde manquant d’imaginaire, mais la poésie est là et saura assurément nous toucher.

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