L’Amour est un crime parfait

L’Amour est un crime parfait
2014
Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu

28 ans après le très populaire 37°2 le matin, qui avait récolté plus de 3,6 millions d’entrées, l’écrivain Philippe Djian voit à nouveau l’une de ses œuvres transposées au cinéma, mais le bilan n’est pas le même. En effet, les critiques furent très mitigées et en terme d’entrées c’est l’hécatombe : très exactement dix fois moins. Il faut dire qu’entre un casting de purs parisiens et une histoire banale, ce polar n’a pas grand chose à offrir.

Professeur d’université à Lausanne (à la frontière Suisse mais tourné dans les Pyrénées), Marc (Mathieu Amalric) sait capter son auditoire et en abuse. Un soir, il en profita pour ramener chez lui l’une de ses étudiantes, Barbara, mais au réveil il n’en avait plus aucun souvenir et il ne restait d’elle plus qu’un cadavre inanimé sur son lit (d’ailleurs le film ne dira jamais comment elle est morte). Tentant de reprendre le cours de sa vie comme si de rien n’était, il devra composer avec une sœur (Karin Viard) complètement névrosée, un directeur d’université envahissant (Denis Podalydès), une étudiante trop entreprenante (Sara Forestier), mais surtout la belle-mère la la disparue Barbara, Anna (Maïwenn), avec qui son rapprochement sera assez mal vu.

Il faut parfois laisser agir l’imaginaire du spectateur, mais quand il n’y a que si peu à moudre et qu’au final l’histoire n’apporte aucune autre explication que la folie amnésique, on sent qu’on s’est bien foutu de notre gueule. Si le jeu théâtrale des acteurs saoule rapidement, le mystère de l’oubli, la promesse de relations interdites et le cadre enneigé attisent la curiosité et nous incite à y croire, mais à force de voir la situation initiale stagner et la monotonie s’installer, on fini par comprendre : non, il ne se passera rien. Malgré sa localisation exotique, il s’agit d’un film typiquement parisien avec tous les clichés que cela implique, à savoir des personnages creux aux problèmes existentiels superficiels, des romances purement charnelles et des enjeux qui ne tournent qu’autour du travail, du sexe et du pouvoir. C’est confondant de banalité et l’ennui aura sitôt fait de pointer le bout de son nez.

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