St Trinian’s – Pensionnat pour jeunes filles rebelles

St Trinian’s – Pensionnat pour jeunes filles rebelles
2007
Oliver Parker, Barnaby Thompson

Il n’y a pas qu’en France qu’on adapte des bandes-dessinées, nos voisins britanniques en ont aussi fait les frais. Après une demi-douzaines de versions le siècle dernier, la BD de Ronald Searle nous revenait il y a quelques années avec un casting assez dingue et le succès fut au rendez-vous puisqu’une suite a vu le jour et qu’un troisième opus est toujours prévu (mais cela semble peu probable puisque les recettes sont passées de 29 M$ à 11 M$). Entre un cadre et un postulat originaux voir aguicheurs, on pouvait s’attendre à de la bonne comédie fraîche et efficace, mais en réalité on aurait tendance à relativiser la nullité des Profs 2

Le film nous propose de découvrir une école pas comme les autres : celle de St Trinian, une école pour filles où le chaos et l’anarchie règnent. Les cours dispensés sont tout sauf conformes aux projets pédagogiques scolaires classiques, aucune règle ne fait loi et les pensionnaires sont complètement abandonnées à leur sort. Nouveau premier ministre britannique, Geoffrey Thwaites (Colin Firth) est bien décidé à mettre de l’ordre dans l’éducation nationale et va partir en croisade contre la pire école du pays : St Trinian.

C’est une catastrophe d’une telle ampleur qu’il est difficile de choisir par quelle atrocité attaquer. En l’espace de cinq minutes le film met en avant trois problèmes colossaux : le jeu insupportable du père / tante incarné par Rupert Everett, l’insipidité d’une héroïne qui aura ironiquement un rôle de quasi figurante à sa propre histoire, mais aussi et surtout l’une des pires réalisations de l’histoire. Des plans saccadés, des mouvements brusques, des ralentis immondes, des zooms dégueulasses et des transitions absurdes, tout y passe. Puis très vite d’autres ratages monstrueux vont sauter aux yeux, à commencer par le vide scénaristique et artistique. Les dialogues sont minables, chaque personnage est un stéréotype ambulant, le fil conducteur est médiocre et le cheminement pitoyable, mais ça reste presque plus honnête que la direction d’acteur, en roue libre totale. Toby Jones, Stephen Fry, Leana Headey, Juno Temple, Gemma Arterton et Russel Brand semblent s’être perdus et font pour la plupart de simples rôles figuratifs, ce qui ne les empêche pas de cabotiner à outrance. En parlant d’outrage, l’humour du film a déraciné toutes les pâquerettes, sombrant soit dans le mauvais goût soit dans la facilité extrême. Faire rire avec le meurtre d’un chien prouve toute la toxicité du film et une telle débâcle ne peut clairement pas être cautionnée ni même tolérée.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *