RAID Dingue

RAID Dingue
2017
Dany Boon

Roi du box-office en France, que ce soit devant ou surtout derrière la caméra, Dany Boon rameute les foules comme personne : plus de 35 millions d’entrées en quatre films, et encore une fois les compteurs s’affolent avec un démarrage à quasiment 1,5 millions d’entrées en première semaine alors que les vacances scolaires commencent à peine. Il faut dire qu’une fois passé la déception des Ch’tis, ses autres films en tant que réalisateur sont très divertissants et son précédent était juste énorme entre un humour efficace, un thème novateur et des cascades de dingue, impliquant carrément un tank. Avec comme thème la police et un budget dépassant encore les 30 M€, on pouvait s’attendre à du lourd, mais la cuvée est tout juste bonne.

Passionnée depuis toute petite par le RAID, une division de la police qui s’occupe des opérations les plus à risque comme les attaques terroristes, Johanna (Alice Pol) fait tout depuis des années pour rejoindre leurs rangs, sans succès de par sa maladresse. Face à son désarrois et persuadé que l’expérience ne sera de toute façon pas concluante, son ministre de père (Michel Blanc) va faire jouer ses relations pour l’y faire rentrer. Seule femme parmi les recrues en formation, son inaptitude ahurissante exaspérera ses supérieurs, loin de se douter de son potentiel.

Lui qui aime jouer sur les chocs culturels, le réalisateur / acteur / scénariste envoie une pauvre jeune femme au casse-pipe, confrontant fantasme et réalité. Et comme toujours, les choses sont moins pires que ce que l’on craignait et dans un cheminement des plus prévisibles les gens vont apprendre à se connaître et s’apprécier. Une histoire d’apparence assez facile mais cela n’empêche pas le film d’avoir sur certains points une réelle profondeur, à l’image de la dénonciation des dérives médiatiques et ses journalistes qui veulent toujours être au plus près du terrain, quitte à mettre en danger des vies en montrant les coulisses d’opérations secrètes. Ce que le film montre du RAID est intéressant, bien plus en tous cas que l’organisation Léopard, mafia de l’Est qui sert de vague fil conducteur burlesque. Côté humour le film marche relativement bien et c’est dynamique, variant suffisamment entre gags visuels et oraux, mais rien de franchement mémorable. Niveaux acteurs ça passe plutôt bien aussi, même si on frôle par moment le cabotinage, retrouvant parmi eux Sabine Azéma, Florent Peyre, Anne Marivin et Yvan Attal. Pour ce qui est de l’utilisation du budget, on reste septique : si le film recèle effectivement quelques scènes d’action sympathiques, on est bien en deçà des plans épiques de Supercondriaque. Un peu de bonnes choses de partout, même quand le film devient un peu plus sérieux, assurant ainsi le spectacle, mais ça manque de folie pour pleinement nous emporter.

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