Et si on vivait tous ensemble ?

Et si on vivait tous ensemble ?
2012
Stéphane Robelin

La vieillesse devient de plus en plus un problème dans notre société. Non pas que des records de longévités soient battus, l’espérance de vie augmente mais pas l’âge maximal atteignable, ce sont surtout les pertes en chemin qui s’amenuisent. De ce fait, notamment grâce aux progrès de la médecine, le nombre de personnes âgées explose et il devient difficile de trouver les fonds pour leurs retraites mais aussi de s’en occuper physiquement. Que faire quand l’autonomie n’est plus et que certaines contraintes médicales s’y adjoignent ? Et si au lieu d’une maison de retraite ils se géraient entre amis ?

Amis depuis un demi-siècle, Albert (Pierre Richard), Jeanne (Jane Fonda), Jean (Guy Bedos), Annie (Geraldine Chaplin) et Claude (Claude Rich) commencent à sentir le poids des années. Jeanne est condamnée, son mari Albert souffre d’Alzheimer tandis que Claude dépéri depuis qu’il est veuf. Voyant la détresse de leurs meilleurs amis et se sentant eux aussi assez seuls avec les enfants et petits-enfants loin, Jean et Annie vont alors leur proposer un coloc entre vieux, chacun prenant soin des autres, épaulés par le jeune Dirk (Daniel Brühl).

Passé la longue présentation des personnages et de leurs problèmes respectifs, le film en vient à ce qui semblait être son sujet principal, à savoir l’idée d’un bande de vieux copains vivant ensemble, partageant joies et peines, mais en réalité le film s’inscrit plus comme une dénonciation d’un modèle de pensées infondé sur une classe d’âge incomprise. Oui, comme le disait de Gaule « la vieillesse est un naufrage », surtout quand c’est l’esprit qui fout le camp, mais pour autant cela ne leur enlève pas l’envie de vivre. Même après 70 ans on a envie de découvrir des choses, d’apprendre, d’aimer et même de baiser. Les vieux ne sont pas asexués et la graisse et les rides ne sont ni une contrainte ni une fatalité comme le prouve la sublime Jane Fonda, encore pleine de sensualité et de charme malgré ses 73 printemps au moment du tournage. Un message important mais qui met énormément de temps à se mettre en place, l’humour n’est pas très efficace, l’histoire un peu faiblarde et Bedos est mauvais. Heureusement que le thème est intéressant et que l’écriture des personnages est approfondie, sinon le temps paraîtrait bien long.

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