Deepwater
2016
Peter Berg
Faire un film en mer coûte cher, mais c’est souvent impressionnant et cela donne de très bons films parfois, mais à l’image de The Finest Hours ou Poséidon le film fut un cuisant échec commercial. Doté d’un budget brut de 110 M$, soit un peu plus de 200 M$ en incluant les frais de marketing, le film n’en a rapporté que 119 M$, ce qui fait de lui le plus gros échec de l’année avec Gods of Egypt, qui a lui aussi perdu pratiquement une centaine de millions.
Tiré de l’histoire vraie de la pire catastrophe pétrolière de l’histoire des Etats-Unis, le film nous raconte comment l’ambition du groupe BP fit des ravages en 2010. Chargé de commencer le forage d’une nappe de pétrole sous-marine sur la plateforme de Deepwater Horizon, Jimmy Harrell (Kurt Russell) et son équipe (inclant Mark Wahlberg et Dylan O’Brien) vont débarquer alors que le bouchon (installation sécurisant le forage) fut posé avec 42 jours de retard et que l’équipe l’ayant posé n’a même pas testé son étanchéité avant de partir. Faire des économies sur la sécurité, ça ne pardonne pas.
Le film avait tout du blockbuster intelligent et remarquable. On part sur une histoire vraie ayant eu des répercussions terribles, dénonçant à la fois la course au profit et l’absence de conscience de certains dirigeants, offrant en prime du très grand spectacle avec des séquences explosives et du lourd au casting auquel viennent se rajouter en plus de ceux sus-nommés Kate Hudson et John Malkovich. Si l’écriture des personnages est un peu faible, le charisme des acteurs permet un attachement assez rapide, permettant de créer une certaine inquiétude quand au sort de chacun. Là où le film marque surtout des points c’est au niveau du réalisme : non seulement les passages de destruction sont impressionnants, mais en plus le film nous explique assez bien le fonctionnement d’une station de forage en haute-mer, renforçant l’immersion. La tension monte assez vite et prend vers la moitié du film un tournant brutal quand tout lâche en même temps, donnant lieu à une avalanche survitaminée et colossale. Malheureusement, pour le dernier tiers du film il ne reste plus grand chose à détruire et les enjeux sont tous atteints ou définitivement perdus, faisant drastiquement chuter l’intérêt. Au final le film sonne même un peu creux et on ne retiendra que le test en pression négative et l’implosion qui en suit. Pour du pur divertissement, c’est très efficace malgré la dernière partie inutile, mais il ne faudra pas espérer des prouesses d’écriture.