Dernier train pour Busan

Dernier train pour Busan
2016
Sang-Ho Yeon

On parle beaucoup de l’émergence du marché cinématographique chinois, nettement moins de celui sud-coréen. Ne rivalisant certes pas avec le mastodonte aux 1,36 milliards d’habitants, la Corée du Sud aligne de temps à autre de gros succès populaires à l’image de celui-ci. Avec une population dépassant tout juste les cinquante millions d’habitants, le pays a enregistré plus dix millions d’entrées avec ce film, même si cela représente plus de 90% des entrées mondiales, dénotant d’une exportation difficile. Il faut dire qu’un film coréen de zombies, ça n’inspire pas forcément confiance.

Plus concept de contexte que véritable histoire, le film consiste en un voyage en train où un père et sa fille devaient rendre visite à la mère, mais au moment d’embarquer un virus se propageant par morsures et transformant les gens en zombies va se déclarer, créant une vague de panique. Piégés dans un train infecté, les passagers réagiront du mieux qu’il leur sera possible face à une menace inconnue et difficilement chiffrable, étant pratiquement coupés du monde extérieur.

Partant sans véritable idée et nous resservant des zombies sous une forme ultra classique, le film partait perdant en proposant seulement du divertissement commercial, mais dans ce domaine impossible de tenir la comparaison avec World War Z. Bien évidemment plus impressionnant de par le faussé séparant leurs budgets, il est aussi largement mieux écrit – que ce soit les personnages, le traitement des zombies ou l’origine du virus avec une véritable enquête – et possède en plus une diversité appréciable tant au niveau des décors que du rythme. Ici, on passera la quasi intégralité du film dans le train à suivre des personnages qui se limitent à leurs fonctions (le père indigne, la fille curieuse, la femme enceinte et son mari protecteur, l’amoureuse, le lâche, le connard, …), pas l’ombre d’une idée neuve en ce qui concerne les zombies et leur origine sera tout juste évoquée. Un film de série B sans le moindre intérêt donc ? Pas totalement non plus, le film arrivant malgré tout à créer un attachement pour les personnages (sauf le vieux qui ferait passer le plus gros connard de l’histoire pour un bon samaritain), le dynamisme du récit est optimal, la réalisation parfaitement lisible malgré le confinement de l’espace et à aucun moment on ne sent la moindre retenue en terme de budget. Les coréens sont donc capables de faire du survivaliste-zombie crédible et divertissant, mais n’arrivent pas pour autant à renouveler le genre.

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