L’Eau à la bouche

L’Eau à la bouche
1960
Jacques Doniol-Valcroze

Dans l’optique de faire découvrir ou redécouvrir les précurseurs du cinéma, ces films d’antan qui ont peu à peu sombré dans l’oubli, des sociétés de restauration nous ressortent de temps à autre de vieux films, tentant de combler les trous dans la pellicule, enlever les impuretés de l’image et minimiser les parasites auditifs. Ressorti il y a un peu plus d’un an, ce film mérite t-il une seconde vie ?

Quasi pièce de théâtre reposant sur un quiproquo, le film se déroule dans un château de Provence qui vient récemment de perdre sa maîtresse, et ses trois héritiers y furent convier. Suivant son amante qui se trouve être l’une des héritières, Roger va être prit par la cousine de cette dernière pour son cousin, Jean-Paul, qui se trouve être son associé et frère de son amante. Amusé par la situation, il va se faire passer pour Jean-Paul, censé arriver quelques jours plus tard.

Un château, des secrets et des histoires de cœur. Un programme on ne peut plus classique et aux premiers abords le film est assez rebutant entre le jeu d’époque et les outils de mise en scène aujourd’hui indigestes comme les zooms et plans accélérés, sans compter les ombres des techniciens. Heureusement, les personnages – certes caricaturaux – finissent par être attachants, notamment le personnel de maison (Bernadette Lafont et Michel Galabru), bien que faire l’apologie du viol soit plus que discutable. Les doubles et triples idylles ne manquent pas de piquant, et même si tout est téléphoné on prend plaisir à suivre l’histoire. À noter au passage l’excellente BO du film, pas seulement pour la composition originale de Gainsbourg mais aussi pour les musiques d’ambiance, très orchestrales et entraînantes. De la petite pièce de boulevard pas franchement mémorable mais c’est suffisamment amusant pour divertir.

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