Iris
2016
Jalil Lespert
Alors qu’il ressortait du très acclamé Yves Saint-Laurent, le réalisateur / acteur / scénariste n’a pas connu la même popularité avec son dernier film. Remake d’un film japonnais pas spécialement reconnu (Chaos), le film fut évincé des salles à une vitesse phénoménale. Faible en première semaine, il s’effondra en seconde puis disparu quasi totalement dès la troisième, n’atteignant même pas les cent-cinquante mille entrées. Pourtant, rien ne justifie une telle indifférence.
Un petit dîné et c’était terminé. En sortant du restaurant ce jour là, un directeur de banque (Jalil Lespert) ne retrouva pas sa femme (Charlotte Le Bon), complètement évaporée dans la nature. En réalité, elle est allée voir un ex taulard reconverti en garagiste (Romain Duris) pour orchestrer son propre kidnapping pour échapper à un mari apparemment très dangereux. Le comissaire Vasseur (Camille Cottin) se chargera de l’affaire.
Dit comme ça, le scénario a l’air assez banal voir profondément ennuyeux, et c’est exactement avec une parure anodine que les plus belles surprises resplendissent pleinement. Le film joue beaucoup sur sa carte de la simplicité et nous envoie de fausses pistes faciles pour mieux nous berner, et dans ces conditions impossible de ne pas tomber dans le piège. Malheureusement, le twist arrive bien trop tôt, cassant le mystère alors même que le suspense aurait pu nous maintenir aisément quelques dizaines de minutes de plus. La seconde moitié devient alors ce que l’on redoutait : du classique assez prévisible. Les acteurs sont bons et la mise en scène solide, amenant une narration intéressante et arrivant même à renouveler la vision d’un Paris surreprésenté au cinéma, mais on aura du mal à se déclarer totalement convaincu avec une fin manquant de panache. Des efforts de renouvellements louables, mais on aurait aimé plus de régularité.
