Il a déjà tes yeux

Il a déjà tes yeux
2017
Lucien Jean-Baptiste

Après avoir connu un joli succès avec son premier film Première Etoile, le réalisateur et acteur Lucien Jean-Baptiste a connu des temps plus sombres avec ses deux films suivants, mais le voici renouant avec le succès, le film ayant dépassé la barre du million d’entrée avec une belle marge (1,2). Il reprend le thème qui l’avait porté à ses débuts, à savoir un choc culturel sur fond de racisme.

Avec le stress grandissant dans notre société moderne, le taux de fertilité est en chute libre et de plus en plus d’hommes et de femmes se découvrent stériles, sans compter le fait que l’âge moyen lors de l’arrivée du premier enfant ne cesse de grimper avec des risques toujours plus importants. Dans ce contexte où l’adoption devient la solution d’un nombre croissant de couples, l’offre ne correspond pas toujours à la demande. C’est ainsi que Paul (Lucien Jean-Baptiste) et Salimata (Aïssa Maïga), couple noir, va se voir confié un petit Benjamin, caucasien blond aux yeux bleus. Ouverts d’esprit, ils l’accueilleront à bras ouverts, mais c’est pour l’entourage que le choc ne passera pas.

On a tous en tête l’image du couple blanc bobo parisien allant adopter un petit africain, et il était « amusant » de proposer un renversement des rôles. Malheureusement, le film ne dépassera pas son prédicat. Le film entier repose sur des gags et des situations plus dramatiques autour du décalage racial, montrant que tout le monde est raciste et dans tous les sens. Oui, le monde est étriqué et dès qu’on sort un minimum de sa zone de confort c’est la panique. Tant qu’il y aura des hommes sur Terre, il y aura des conservateurs, des rétrogrades ou au contraire des progressistes carrément laxistes voir contre-productifs. Le film ne fait qu’énoncer des faits et rit pauvrement avec, au point d’en perdre toute crédibilité comme avec la dernière partie. Au milieu de ça, Zabou Breitman et Vincent Elbaz en font des caisses et nous perdent régulièrement entre leur caractères poussés à l’extrême et les innombrables moments gênants. Attention mesdames et messieurs, voici le film le plus subversif et profond de l’année !

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *