Seuls

Seuls
2017
David Moreau

Pays de la BD, la France possède une richesse culturelle énorme dans ce domaine et pourtant le cinéma hésite souvent à y puiser, alors même que les adaptations du genre sont pour la plupart couronnées de succès en salles, à défaut de convaincre les critiques. Dénotant des comédies habituelles en proposant un univers fantastique, la bande-dessinée de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti redore t’elle le blason des adaptations françaises ? Un peu, mais ça reste gentillet.

Adaptation des cinq premiers tomes de la BD, le film raconte le désarrois de cinq jeunes : Leïla (Sofia Lesaffre), Dodji, Terry (Jean-Stan du Pac), Camille et Yvan. Ils vont un beau matin se réveiller dans un Paris désert, vidé de ses habitants comme si de rien n’était et que le monde entier avait été mis sur pause. Pire, une étrange brume opaque et étouffante entoure la capitale, et plus encore, un dangereux psychopathe armé d’un couteau semble les poursuivre. Mais nom de Zeus c’est quoi ce bordel ?!

Un pitch de départ où un ou plusieurs héros se retrouvent dans une ville déserte ou qui mystérieusement se désertifie progressivement, on en a eu un sacré paquet allant du virus à la damnation divine. Très vite les questions se bousculent quand on constate certaines aberrations comme un système électrique toujours opérationnel ou que comme par hasard ce ne sont que des jeunes qui se réveillent dans cette ville fantôme. Bien sûr, les plus attentifs sentiront le coup venir suite au clin d’œil télévisuel – et ça n’est pas forcément très original – mais au moins ça a le mérite d’expliquer et de justifier le pourquoi du comment. Un poil décevant, mais ça se tient. Qu’a donc le film pour se démarquer ? Heureusement, il peut compter sur une héroïne charismatique emmenée par une actrice prometteuse, l’ambiance apocalyptique marche bien grâce à une photographie sombre et des panoramas étouffants, et le côté comics avec des styles vestimentaires tranchés est aussi très bien exploité. Si les insertions du drone sont ratées, globalement la patte visuelle est belle et la réalisation efficace. Avec une durée de tout juste 90 minutes, le dynamisme est optimal et nous n’avons pas une fois l’impression que l’histoire patine, offrant en plus une dernière scène spectaculaire ouvrant la porte à de potentielles suites. Malencontreusement, avec à peine plus de trois cent mille entrées, la trilogie est avortée et on restera là, mais que cela ne vous empêche pas de découvrir le film, particulièrement original dans notre paysage audiovisuel français.

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