Mary

Mary
2017
Marc Webb

Alors qu’il devait enchaîner sur un troisième Amazing Spider-Man, Marc Webb fut finalement libéré de ses obligations malgré le succès solide du second opus, l’occasion pour lui de s’éloigner un peu des superproductions pour se focaliser sur un film plus modeste mais potentiellement plus ambitieux, car divertir n’élève pas autant qu’une belle leçon de vie. Présent sur la fameuse black-liste des meilleures histoires, le film a connu un maintient incroyable, amenant ce petit film indépendant à près de 25 M$ sur le seul territoire américain. Une jolie performance pour un film qui l’est plus encore.

Certaines vies sont marquées par le drame, mais elles ne tournent pas forcément ma pour autant. Abandonnée avant même sa naissance par son père, la petite Mary (Mckenna Grace) se retrouva peu après sa venue au monde orpheline, sa mère ayant mit fin à ses jours, la laissant ainsi à son frère Frank (Chris Evans). Mary a aujourd’hui huit ans et vie pleinement heureuse avec son oncle, épaulé par une voisine (Octavia Spencer) qui s’est rendue indispensable en tant mère de substitution. Seulement voilà, obligée d’intégrer l’école, Mary va exposer au monde son statut de génie précoce, amenant sa grand-mère à refaire surface et s’immiscer dans sa vie.

Ce film est juste magique. On découvre au début simplement la vie de Frank et Mary, un père exceptionnel et une fille non moins incroyable. Il fait tout pour la rendre heureuse et elle de son côté nous épate de par son intelligence et sa précocité. À l’âge où les autres apprennent péniblement les additions, elle maîtrise déjà les équations différentielles et dépasse le niveau des étudiants d’université. Une surdouée qui n’en reste pas moins une enfant avec des joies et des envies simples, arrivant à garder les pieds sur terre grâce au protectionnisme de son oncle qui a bien vu ce que le travail acharné et la vie de bourreau de travail a donné sur sa regrettée sœur. Leurs rapports sont loin d’être conventionnels et à l’image de Captain Fantastic ils prônent la vérité inconditionnelle, donnant lieu à une bouffée d’honnêteté déstabilisante mais jubilatoire avec à la clef des dialogues particulièrement soignés et savoureux. Le talent des acteurs est dingue – notamment le boy-scout au bouclier et sa petite qui sont bluffants – et ils arrivent à restituer énormément d’émotion, nous faisant vibrer à chaque instant tant chaque passage a une ampleur énorme. Le choc à l’école est monstrueux, les révélations sur le passé sont de véritables séismes et le coup de l’affiche frôle l’arrêt cardiaque avant un tonnerre d’applaudissement intérieur. L’impact est gigantesque, la morale indiscutable. Un film aussi brillant qu’inspirant.

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