L’Expérience interdite

L’Expérience interdite
1991
Joel Schumacher

Contrairement à ce que disent certains pseudo journalistes et autre stagiaires à la con d’allociné, ça n’est pas un remake de ce film qui s’apprête à débarquer au cinéma mais bien une suite 26 ans après l’original. Le film sortant aujourd’hui même aux Etats-Unis, je souhaitais me replonger dans les origines, mais il faudra attendre deux mois de plus pour voir de nouveaux jeunes étudiants retenter l’expérience, probablement sous le regard avisé de l’investigateur.

Plus que la peur de la mort elle-même, c’est la peur l’inconnue qui nous paralyse le soir quand l’obscurité gagne nos maisons et que les ténèbres se répandent. Certains se raccrochent aux religions pour alléger ce fardeau, mais nous attendons tous la preuve véritable de l’au-delà qui nous libérerait de nos plus grandes angoisses. Avec toutes les histoires sur les NDE (Near Death Experience, c’est-à-dire expérience de mort imminente en français), un étudiant en médecine (Kiefer Sutherland) va tenter de se donner lui-même la mort sur une courte période à titre expérimental, accompagné par ces amis et collègues (Julia Roberts, Kevin Bacon, William Baldwin et Oliver Platt) prêts à le ramener à la vie.

Sujet hautement sensible que la mort. La définition elle-même pose problème, la mort clinique n’étant pas irréversible ni forcément effective. Quelqu’un peut être déclaré mort si son électrocardiogramme est plat, de même que si ses fonctions respiratoires ne sont plus actives ou que l’encéphalogramme (activité du cerveau) est plat. Autrement dit, certaines parties du corps peuvent être « éveillées » après la mort, notamment le cerveau. Le voyage astral est une réalité : on peut voir au delà de son enveloppe charnelle et nos sens eux-mêmes sont clairement sous-développés. De là à dire que les NDE et autres phénomènes similaires sont liés à des capacités cognitives non établies, il n’y a qu’un pas que nous sommes nombreux à franchir, faisant du sujet-même du film une vaste supercherie. Mais soit, tâchons de ne pas en tenir rigueur.

Derrière les notions de paradis et enfer, le film apporte un questionnement intéressant en soulevant le thème du purgatoire projeté dans la vie réelle. Après être revenus d’une telle expérience, les cobayes vont se retrouver confrontés à leurs hantises passées et l’angle de développement est louable. Ça reste un traitement très superficiel et on pourrait pousser le concept bien plus loin, mais le simple fait de soulever des questions de la sorte rend le film intéressant. Niveau réalisation on est sur une production des années 90, et même pour l’époque le film a assez mal vieilli, mais heureusement le prestigieux casting rattrape un peu le coup, assurant une certaine intemporalité à l’œuvre. L’idée d’une suite n’est en revanche pas mauvaise du tout tant le concept n’en était qu’à ses prémices, en espérant que la nouvelle expérience soit plus ambitieuse.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *