Conspiracy

Conspiracy
2017
Michael Apted

Pendant que certains films comme celui sur les Emoji explosent des records de diffusion (nombre de salles) tout en affichant des retours historiquement dégueulasse (pour garder le même exemple, on parle de 12/100 sur Metacritic et à peine 2/10 sur IMDb, c’est dire), il y en a d’autres qui figuraient pourtant au sommet de la black-list des meilleurs scénarios, et qui malgré un casting de dingue se retrouvent pour ainsi dire privé de sortie. Pour une fois qu’on tient un thriller politique épineux de cette qualité, il est dommage que le public soit massivement passé à côté.

Suite à une ancienne mission qui s’était passablement mal finie, l’ex interrogatrice de la CIA Alice Racine (Noomi Rapace) avait quitté ses fonctions sur le terrain, travaillant désormais sous couverture en tant que conseillère en réinsertion dans un quartier sensible de Londres, espérant y glaner à l’occasion quelques indices sur de possibles attaques terroristes pour le compte du MI6 (Toni Collette). Ayant mit la main sur un dangereux djihadiste et ne disposant pas d’interrogateur sous le coude, la CIA (John Malkovich) va à nouveau faire appel à Alice, mais c’était trop tard : elle était déjà entrain d’interroger ledit suspect soit-disant pour leur compte. Au cœur d’une machination, Alice va devoir découvrir ce qui se trame.

À se faire bourrer le moud à tous les journaux télévisés avec la menace terroriste, enchaînant les faits sordides avec un sens du spectacle putassier, on peine à s’enthousiasmer quand le cinéma en rajoute une couche. Seulement voilà, le film innove en y additionnant une suspicion de complot gouvernementale où les terroristes ne sont que le bras armée d’une menace tapie dans l’ombre de ceux censés les combattre. La situation de base est originale, le concept assez poussé et le fait que le spectateur lui-même fasse sa propre enquête de son côté pour élucider d’où vient la traîtrise nous immerge directement dans le film, d’autant que la sympathie des personnages nous est acquise d’emblée quand on met devant la caméra un tel casting, comprenant en plus Michael Douglas et Orlando Bloom. L’introduction des personnages est systématiquement un modèle de simplicité et d’efficacité, ne s’attardant jamais plus que de raison au profit d’un scénario très bien ficelé qui gère quasi parfaitement tous ses effets de surprise. Seul l’un d’eux m’a sauté aux yeux tandis qu’une autre potentialité s’est effectivement concrétisée, mais la mise en scène avait fait très fort. Peu de scènes d’action mais le rythme effréné nous ferait presque penser le contraire, prouvant une fois de plus la solidité de l’œuvre. Ecriture de qualité, casting au top et dynamisme à toute épreuve.

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