Geostorm
2017
Dean Devlin
Un rumeur faisait état d’un scénariste sur les films de Roland Emmerich, même si de toute évidence il ne s’agissait que d’un stagiaire plaisantin qui n’y connaissait rien. Eh bien cette personne mystérieuse sort de l’ombre cette fois en réalisant son propre film, toujours en respectant le style « film catastrophe » de son maître. Après tout pourquoi pas, Le Jour d’après et 2012 étaient de gros divertissements décérébrés mais jouissifs, et cette fois encore le budget est monstrueux : 120 M$. Malheureusement, le spectaculaire est un art bien difficile transposer.
Bien qu’en vérité tout le monde s’en fout, le réchauffement climatique est censé être un grand sujet d’inquiétude, et pour lutter contre ses effets négatifs le scientifique Jake Lawson (Gerard Butler) a mis au point en 2019 une technologie satellite capable de réguler les climats des différentes zones du globe. Malheureusement, quelques années plus tard, la machine de contrôle climatique va se mettre à enchaîner des bugs aux répercutions dévastatrices, et si le problème n’est pas très vite résolu le monde risque d’être prit au cœur d’une Geostorm (tempête d’échelle mondiale).
Même à l’annonce du projet il n’y avait pas grand chose à attendre, si ce n’est un divertissement pas bien intelligent mais vaguement spectaculaire. Hélas, le film fera effectivement montre d’une paresse d’écriture importante, mais bien plus qu’escompté, et l’aspect visuel est très loin des standings actuels, surtout en matière de mise en scène. Si le principe de contrôle météorologique peut éventuellement être tolérer – encore qu’à l’image de l’option d’auto-destruction les explications soient de l’ordre du « oui mais si » – il est bien moins évident de pardonner une narration si prévisible et des personnages à ce point stéréotypés et insipides. Il est vrai que le caractère affligeant des dialogues n’aide pas, mais on pouvait espérer mieux de la part de Jim Sturgess, Abbie Cornish, Ed Harris ou Andy Garcia, mais ils sont visiblement tous là pour cachetonner. Côté visuel le bilan n’est pas exceptionnel non plus, affichant des séquences de destructions mal filmées, trop courtes et scénaristiquement débiles (on est presque sur une parodie du Jour d’après avec la course contre le froid). Seuls les plans spatiaux sont sympathiques, mais on a déjà vu tellement mieux en la matière. Pour l’équilibrage, la formule si réussie de Roland Emmerich n’est pas du tout reconduite, nous assommant de 90% de blabla ennuyeux pour seulement 10% de pseudo spectacle, très loin des musts du genre. Sans aller jusqu’à dire que ce fut un calvaire, on ne peut clairement pas qualifier ce sous-produit de bon divertissement et en aucune façon le recommander.