Epouse-moi mon pote

Epouse-moi mon pote
2017
Tarek Boudali

Décidément, plus rien n’arrête le duo de potes Tarek Boudali et Philippe Lacheau ! Après avoir cartonné avec Babysitting 1 & 2 et Alibi.com, les voilà dépassant pour la quatrième fois d’affilée les deux millions d’entrées en France, un plébiscite dont strictement personne d’autre ne peut s’en venter. Il est vrai que leur style est terriblement efficace, dépoussiérant notre vieux cinéma en proposant un humour frais, décomplexé et sans tabou. N’ayant peur de rien, ils s’attaquent cette fois à la migration et à l’homosexualité.

Marocain immigré en France pour y suivre des études d’architecture, Yassine (Tarek Boudali) a commit la bourde de sa vie : boire la veille de son concours. Trop bourré, il va rater son rendez-vous, échouer dans ses études, perdre l’amour de sa vie (Nadège Dabrowski, alias la Youtubeuse Andy) et son droit de séjourner en France. Enchaînant les boulots au noir pour survivre, il va décrocher un vrai travail (offert par David Marsais), mais nécessitant d’avoir des papiers en règle. Pour se faire, aux pieds du mur, il va demander à son meilleur ami (Philippe Lacheau) de l’épouser.

Eh bien oui, toutes les combines sont bonnes pour échapper à l’expulsions, alors pourquoi pas un mariage blanc entre potes ? Il est vrai que l’écrasante majorité des immigrés sont homophobes de par la culture dans laquelle ils sont nés, donc c’est d’autant plus « novateur ». Dans la pratique, c’est aussi un bon moyen pour ouvrir le champ lexical comique, pouvant ainsi piocher dans les vannes sur les gay et les étrangers, chose dont le film ne va pas se priver. Aussi efficace que généreux, le film enchaîne ainsi les gags plus ou moins faciles avec une finesse très variables, la plupart du temps au niveau du gros burlesque qui tache. On rit de bon cœur mais ça n’est jamais très sérieux, à l’image de la scène du pont, et parfois le film dépasse carrément les limites du bon gout comme avec la belle mère dans la maison de campagne. D’ailleurs, et c’est là le point le moins convaincant du film, tout ce qui entoure le flicage est lourdingue, pour ne pas dire grossier. Avec un film comme ça on pouvait s’en douter, mais le film pousse le délire très loin. De la bonne grosse comédie potache qu’il ne faut pas regarder de trop près, mais pour peu qu’on soit ouvert d’esprit et que sa suspension d’incrédulité soit totale, on passera un bon moment.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *