Fidelio, l’odyssée d’Alice

Fidelio, l’odyssée d’Alice
2014
Lucie Borleteau

Les Césars ont l’œil a défaut d’avoir d’avoir du nez. Il y a trois ans, à la grande surprise générale, ce film, n’ayant même pas atteint les dix mille entrées malgré une presse très enthousiaste, s’est retrouvé glorifié de deux nominations à la plus importante cérémonie française. Si avec Cannes la légitimité des festivals n’est pas quelque chose sur lequel on est très regardant de par chez nous, l’académie n’a tout de même pas poussé le vice jusqu’à lui offrir un prix. Et puis quoi encore…

Le vrai titre du film aurait dû être « Nymphette sur la croisette » de toute évidence. Technichienne en chaleur sur un bateau, Alice (Ariane Labed) était censée être très amoureuse de son petit ami, mais l’air du large ça creuse, et son appétit à elle est très spécial. En poste sur le Fidélio pour trois mois, elle va se retrouver avec son ex fiancé comme chef, ravivant une ancienne flamme pas tout à fait éteinte. Et puis vous savez ce qu’on dit du feu, ça se propage.

Première séquence première scène de cul : bravo la France. Pourtant loin de faire rêver entre un grain perfectible, une absence de formes et des yeux vides, l’héroïne sera réduit tout le long du film à un simple objet de désir, réduisant elle-même tout le monde au rang d’objet sexuel. Son odyssée n’a rien d’une quelconque quête d’épanouissement personnel, au contraire presque, et rien ne vient bousculer les codes du cinéma ou de la société. L’enquête sur l’ancien membre suicidé aurait pu être intéressant, mais en réalité l’investigation consistera uniquement en la lecture du journal intime du défunt. Pas d’autre intrigue à l’horizon et une lenteur pesante. Navrant.

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