De toutes mes forces

De toutes mes forces
2017
Chad Chenouga

D’années en années le constat est de plus en plus amer : c’était mieux avant. Les conditions de travail sont de plus en plus déplorables, les diplômes demandés sont de plus en plus disproportionnés, le chômage bat des records et les offres d’emploi ne font plus rêver personne. Avant même d’entrer dans la vie active la société a déjà écœuré les jeunes, peu enclin à avancer droit dans le mur. À force de gérer le pays n’importe comment et de croire que la croissance est infinie, on a créé ce qu’on appelle la « génération sacrifiée », soit les enfants nés dans les trente dernières années et dont l’avenir est ou s’annonce sombre.

Dans ce climat dépressif et oppressant, le film nous conte la détresse de Nassim (Khaled Alouach), lycéen en première qui va du jour au lendemain tout perdre. Souffrant d’un cancer depuis quelques temps, sa mère va succomber à une erreur de médication et il va se retrouver placé dans un foyer pour jeunes (géré par Yolande Moreau). Incapable d’assumer sa nouvelle vie entouré par les migrants et autres orphelins indésirables, il va continuer de mener une vie normale et cacher sa situation à ses camarades de classe, se terrant dans son mensonge.

Dans la vie plus on fixe de règles et moins on a envie de s’y plier. Le milieu scolaire est l’un des plus structurés et réglementés qui soit, celui du foyer social aussi, alors quand on se retrouve confronté aux deux avec en plus une double vie à gérer, il y a de quoi exploser. Entre une analyse très pertinente de notre société, une vision très éclairée de quelqu’un qui a probablement vécu ce genre d’histoire mais surtout un casting d’une rare justesse, le film est porté par une véracité qui transpire la sincérité. Les personnages ont une authenticité indéniable, leurs histoires personnelles nous touchent et le protagoniste principal a un vrai charisme qui permet de le suivre même quand son comportement déçoit. Mais qui peut se vanter d’avoir toujours prit les bonnes décisions ? Bon là on est pas loin du petit con tête-à-claque, mais vu le contexte on est plus enclin à pardonner. Un film coup de poing sur la jeunesse qui vaut le détour pour sa pertinence à sa justesse.

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