Atomic Blonde

Atomic Blonde
2017
David Leitch

Anciens cascadeurs professionnels qui se sont réunis pour nous offrir un excellent film d’action bien bourrin, les réalisateurs de John Wick ont ensuite fait leur vie chacun de leur côté, l’un réalisant la suite de leur film en commun et l’autre nous ayant pondu ce film-ci, adaptation du roman graphique The Coldest City. Si le premier a réussi à faire une suite certes décevante mais au moins distrayante, on ne peut clairement pas en dire autant dans le cas présent.

À quelques jours de la chute du mur de Berlin, le MI6 (les services de renseignements britanniques) est en panique : une liste ultra confidentielle des agents infiltrés à travers le monde a été volée. Agent de la CIA infiltré au MI6, Lorraine Broughton (Charlize Theron) va être dépêchée à Berlin pour tenter d’y récupérer la liste et de faire la lumière sur un potentiel agent double. Présent sur place depuis quelques années, Percival (James McAvoy) a développé des connexions avec toutes les strates légales et illégales locales, de quoi épauler au mieux sa collègue, mais dès son arrivée le KGB va lui tomber dessus, de quoi sérieusement s’interroger sur le fameux agent double.

Le film partait mal, très mal. Après tout c’est largement subjectif et chacun est libre d’apprécier ce genre d’histoire, mais le coup de l’enquête de services secrets avec de l’agent double ou triple de partout, ça gave. Reposant exclusivement sur ce principe avec une mollesse sans nom, La Taupe m’avait littéralement assommé et rares sont les films à rendre ce genre d’intrigue ne serait-ce que supportable. Eh bien ça ne loupe pas : c’est brouillon à outrance, ça se donne des airs sophistiqués avec une réal très léchée mais le scénario est bidon du début à la fin, se grillant tout seul de par sa maladresse. Même le plus amateur des spectateurs trouvera sans peine le « méchant » de l’histoire, se dévoilant tout seul pratiquement dès la première scène. Il y a aussi un beau casting (Sofia Boutella, Toby Jones, Bill Skarsgard, John Goodman ou encore Eddie Marsan), mais l’écriture des personnages est minimaliste, se limitant à leurs fonctions dans l’intrigue. L’ambiance Allemagne des années 80 sonne artificielle, presque ajoutée au hasard pour créer une originalité quelconque. Même côté action le film déçoit : si les chorégraphies sont sympa et qu’on a enfin une héroïne badass qui reçoit aussi masse de coups, la dose n’y est pas suffisante pour éviter l’ennui entre deux coups de jus. On se retrouve donc face à de l’actionner lambda mou du genou dont les qualités visuelles ne sauraient excuser ses paresses d’écriture.

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