La Fille de Jack l’éventreur

La Fille de Jack l’éventreur
1971
Peter Sasdy

À la fin du XIX° siècle, les habitants de Londres furent terrorisés par un tueur en série appelé par les journaux de l’époque « Jack l’éventreur ». Il n’a jamais été arrêté et aujourd’hui encore les théories sur le sujet vont bon train, évoquant la possibilité de non pas un mais plusieurs tueurs en bande organisée. Studio mythique de l’ancien temps, la Hammer a apporté sa propre pierre à la légende, lui inventant une fille quelque perturbée.

Dans le film, Jack vu bien un seul homme, évaporé dans la nature suite au meurtre de sa propre femme lorsqu’elle découvrit tout. Alors toute jeune enfant, sa fille Anna assista à la scène sous ses yeux apeurés, la marquant profondément dans son subconscient. Quelques années plus tard, alors âgée de 17 ans, ce traumatisme va resurgir quand un acte va faire écho à ce souvenir, la plongeant dans un état second où les pulsions meurtrières de son père refont surface. Psychologue fasciné par les études de Freud, le docteur John Pritchard va prendre sur lui de mentir sur le meurtre dont il avait plus ou moins témoin pour recueillir Anna et mener une étude comportementale sur ses pulsions.

Si bien sûr le film accuse quelques décennies au compteur et que la mise en scène sonne largement kitch, pour ne pas dire totalement ridicule, l’histoire a le mérite de susciter notre curiosité. On retrouve un petit bout de femme toute mignonne mais animée par une obscurité terrible, rendant la démarche du docteur légitime entre les réflexes protecteurs et l’envie de jouer les savants visionnaires, en accord avec l’empathie du spectateur. Le charisme du docteur renforce d’autant plus ce lien, et la jeune Anna incarne l’ambivalence de son personnage à la perfection, devenant semblable à une poupée maléfique lors de ses pertes de conscience. Simple, concis, efficace. Reste que la prévisibilité est pesante et que la réalisation manque de folie, mais ça fait du bien parfois de se rappeler au doux souvenir des temps passés.

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