L’Héroïque Monsieur Boniface

L’Héroïque Monsieur Boniface
1949
Maurice Labro

Dans la vie, tout se joue à une minute près, reste à savoir si on aurait dû arriver une minute plus ou une minute plus tard. Pour Victore Boniface (Fernandel), la réponse était clairement la seconde option. Artiste du tissu dans une boutique de vêtements, il s’était allé quérir l’aide de quelques grogs dans un pub du coin pour faire passer son rhume, mais le retour fut brutal : alors qu’il allait pour se coucher, il tomba sur rien de moins qu’un cadavre dans son lit. N’ayant aucune confiance en la justice, deux malfrats dont le collègue est décédé des suites d’une crise cardiaque voulaient cacher sa dépouille, mais alors qu’ils sortaient le corps, Boniface se trouvait dans le couloir, et malheureusement la première chambre de l’hôtel où ils se sont réfugiés était la sienne. Alors qu’il s’apprêtait à tout balancer à la police, les malfrats le kidnappèrent pour négocier sa version des faits. Relâché deux jours plus tard, il s’inventa une histoire héroïque qui fera la une des journaux, loin de se douter de ce qui l’attendrait.

Si le film a la finesse d’un tir de bazooka pour chasser du canard, l’idée de base est très classique mais sympathique : un monsieur-tout-le-monde qui se transforme en héros suite à une histoire incroyable, mais avant tout basée sur un mensonge. On a déjà vu exploitation plus aboutie du filon (par exemple La Stratégie Ender), mais avec la bonhomie de Fernandel notre exigence est suffisamment amadouée. La première partie se laisse donc bien regarder, mais la suite va rapidement patauger. Le retour des malfrats n’apporte pas grand chose, le jeu du chat et de la souris lasse bien vite et ne va nulle part, un peu comme les quelques passages chantés qui n’ont même pas forcément un rapport avec ce qui se passe. La chanson des bagages pour aller au Mexique ressemble presque à un bras d’honneur des scénaristes, livrant une dernière ligne droite poussive. Typiquement le genre de film qui ne tient pas la longueur, étirant jusqu’à écœurement sa seule idée.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *