Le Sport favori de l’homme

Le Sport favori de l’homme
1964
Howard Hawks

Si on m’avait demandé mon avis, je serais très certainement né aux Etats-Unis en 1930. Trop jeune pour être enrôlé durant la Seconde Guerre Mondiale, je serais arrivé sur le marché du travail en plein âge d’or d’Hollywood, faisant des pieds et des mains pour être l’assistant d’un de ses grands producteurs à la Ave, César ! en espérant décrocher au fil du temps un travail de scénariste. J’aurais ainsi fais le gros de ma carrière entre les années 50 et 90, meilleure période de l’histoire. À l’époque tout semblait magique, tout semblait possible.

Comme quoi, pas besoin de connaître quelque chose pour l’enseigner. Pourtant auteur d’un livre sur la pêche et vendeurs d’accessoires pour ce sport de détente, Roger Willoughby (Rock Hudson) n’a jamais pêché le moindre poisson de sa vie. C’était jusqu’à présent un simple détail, mais le jour où une publiciste (Paula Prentiss) va l’inscrire à un concours, son mensonge va le rattraper, tout le monde étant persuadé qu’il est un excellent praticien. Pas le choix, il va devoir suivre un entraînement éclair d’ici aux six petits jours le séparant dudit concours.

Il y a deux types de chieuses : celles qui le font exprès, et celles qui le sont naturellement. Dans le cas présent, notre pauvre Roger va être la victime d’une chieuse malgré elle, ne s’imaginant pas un instant dans quelle galère elle vient de le mettre. Là où L’Emmerdeur ratait lamentablement le coche en imposant un con apathique et antipathique, le film marche ici bien mieux dans la mesure où toutes les mésaventures qu’elle fera subir au héros sont des maladresse qu’elle tentera immédiatement de se faire pardonner. Alors certes, elle a aussi un côté un peu pimbêche et envahissante, mais c’est là encore une maladresse de communication, s’en servant comme carapace pour se protéger. Les personnages sont donc bien écrits et on retrouve l’humour efficace des soaps de l’époque à la Ma Sorcière bien aimée avec les fameux clients à convaincre et le patron un peu balourd. Une plongée dans le temps qui fait du bien, même s’il est dommage que le montage initial de 2h37 se soit perdu, le film semblant un peu haché par moment, notamment à la fin.

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