Coexister

Coexister
2017
Fabrice Eboué

Inspiré par l’histoire du carton des prêtres pédophiles chanteurs, l’acteur réalisateur de l’excellent Case Départ, puis plus grand chose, nous revient avec une idée assez similaire, mais étendue aux autres « principales » religions. Acculé par la directrice (Mathilde Seigner) du groupe Demanche peu satisfaite de ses performances, un responsable de label musical (Fabrice Eboué) va voir l’idée de rassembler sur scène un rabbin (Jonathan Cohen), un Imam (Ramzy Bedia) et un prêtre (Guillaume de Tonquédec). Un projet improbable qu’il va monter avec son assistante (Audrey Lamy) et qu’il va baptiser « Coexister ». Un beau message de paix, mais pas forcément évident à appliquer.

Avec ce genre de sujets, on pouvait soit faire un film consensuel et insipide, soit tenter d’aborder vraiment cet épineux sujet de société en hésitant pas à enfoncer quelques portes. Après un démarrage poussif, une fois le groupe monté le film prend alors des airs de vraie bouffée d’air frais, faisant des blagues sur la Shoah, offrant un écho aux thèses conspirationnistes et parlant sans tabou des plus grandes polémiques comme la légitimité arbitraire de la revendication des terres palestiniennes par le peuple juif. Incisif et jubilatoire. Oui mais voilà, le film parle aussi de musique et de coexister, or pour l’un comme pour l’autre le film est incroyablement lisse, ne remettant jamais en cause le mode de fonctionnement des industries musicales et ne traitant au final jamais la religion sérieusement. Tout n’est sujet qu’à la plaisanterie, pas forcément de très bon goût ni spécialement efficace. Côté musicalité c’est là un ratage complet, les voix ne correspondant pas une seconde aux acteurs, les textes sont vides et la musique oubliable, aboutissement à des titres aussi paresseux que pénibles. Le potentiel était là et on rit même volontiers à plusieurs reprises, mais dans l’ensemble le film s’en tient au strict minimum.

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