Le Congrès des belles-mères

Le Congrès des belles-mères
1954
Emile Couzinet

Cliché rendu populaire par le cinéma et la télévision, le coup de la belle-mère détestable avec son gendre a par la suite était rendu mythique par les confrontations amusantes entre Jean-Pierre (Darrin) et Andora dans la célèbre série Ma Sorcière bien-aimée. L’idée d’un film entier basé là dessus pouvait sembler néanmoins rébarbatif, et le voir figurer sur Nanarland n’aidait pas non plus à l’optimisme. Et même là, rien ne pouvait nous y préparer…

Simple servante chez monsieur le baron, Justine a su tirer profit de son physique avantageux (ah bon ???) pour séduire son maître qui a fini par l’épouser, lui léguant ainsi toute sa richesse à sa mort. Acariâtre, égocentrique et misandre, elle se réuni régulièrement avec des amies qui partagent toute la même aversion pour leurs gendres et le genre masculin en général. Pour renverser la position du mâle dominant, elles vont proposer une liste concurrentielle au maire déjà candidat à sa réélection et redoubler d’efforts pour pourrir la vie des hommes.

Habituellement, les armes prennent le relais de la diplomatie quand celle-ci a échoué. Ici, on part sur de la gratuité absolue où des hommes tout ce qu’il y a de plus honnêtes et gentils sont les victimes de l’ambition castratrice d’une mégère, aboutissant à une escalade de représailles d’un côté comme de l’autre où tout est bon pour asseoir sa suprématie. Telle une gangrène qui se répand, cette confrontation n’en fera grandir personne. Aucune évolution psychologique au programme, des positions extrémistes, un jeu d’acteur en pleine roue libre, une démesure dans les gags et la mise-en-scène grand-guignolesque, le tout ponctué par des chansons plus bouche-trou qu’autre chose dont la répétitivité n’a d’égal que son entêtement. Effectivement, tous les ingrédients du nanar sont réunis, ou presque : il manque l’humour, tombant invariablement à plat. À vouloir déterrer de vieux films on peut éventuellement tomber sur une pépite, mais aussi et surtout sur du périmé à oublier.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *