Le Redoutable

Le Redoutable
2017
Michel Hazanavicius

Il y en a qui tendent vraiment le bâton pour se faire battre. Après avoir reçu rien de moins que l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film, Michel Hazanavicius avait sorti en grandes pompes The Search, un film sur les massacres en Tchétchénie qui fut l’un des plus gros fours de l’histoire avec moins du dixième du budget d’amorti. Un sujet dont tout le monde se fout royalement visiblement, et l’homme n’a pas su changer la donne. Qu’a t-il trouvé comme sujet populaire pour se refaire une santé et faire oublier que les recettes totales de son dernier film furent la moitié de son propre salaire ? Eh bien le voilà nous montrant à quel point Jean-Luc Godard est et a été un connard fini. Verdict ? Tout juste cent mille entrées, soit encore une fois moins du dixième du budget brut d’amorti et même pas la moitié du salaire du réalisateur seul d’amorti (sans compter le cachet de sa femme Bérénice Bejo qu’il met dans tous ses films).

Adapté du roman de Anne Wiazemsky (Stacy Martin), épouse de Jean-Luc Godard (Louis Garrel), le film parle donc de leur histoire, qui a prit place à l’occasion de leur film La Chinoise, échec critique et publique. Dans un contexte de cinéma figé qui ennui de plus en plus les gens et où la rue gronde à la veille de mai 1968, le film revient ainsi sur un amour délicat entre une jeune actrice qui aimerait s’épanouir et un vieux Godard dépassé et aigri qui aimerait voir le monde brûler, n’hésitant pas lui-même à mettre le feu.

Coupable de la pire chose qui soit jamais arrivée au cinéma française, la nouvelle vague, Godard avait visiblement bien plus à se reprocher. Bobo bourgeois aveuglé par son petit confort personnel, il était pourtant le premier à créer cette vague de haine de 1968 où la citoyenneté est morte dans les pavés arrachés pour fracasser du policier et détériorer les biens d’autrui, qui de leur côté ont riposter avec une démesure amenant à toujours plus violence. Très vite, on en vient à se questionner sur l’intérêt d’un tel projet tant Godard n’a aucun charisme entre sa laideur, son cheveu sur la langue, mais surtout son antipathie à toutes épreuves, rabaissant continuellement tout le monde et crachant à la figure de ceux qui ont la folie d’avoir un avis différent. Le seul moment où on a envie de l’écouter est lorsqu’il compare les juifs d’aujourd’hui aux nazis d’hier, faisant le parallèle entre les massacres des soldats SS et les attaques actuelles sur la Palestine. Mais le vrai problème du film nous vient surtout de sa conception, se foutant ouvertement de notre gueule. À un moment, les personnages dans le film parlent des dérives du cinéma sur la gratuité des scènes de sexe, tout en étant eux-même complètement gratuitement à poil lors de ce passage. De même, à plusieurs moment des gens dans le film interpellent Godard sur le caractère chiant de ses dernières productions, et le film est à son tour sacrément chiant entre un rythme atroce et l’absence d’évolution des protagonistes. La démarche est visiblement satyrique, parodique, mais le sujet était tout simplement mauvais, surtout de cette manière. Ni le sujet ni les personnages n’arrivent à créer un autre sentiment que l’ennui ou le dégoût, et mise à part mettre en lumière le caractère abjecte d’un des réalisateurs les plus surcoté du cinéma, je ne vois pas à quoi bon.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *