Les Tuche 3

Les Tuche 3
2018
Olivier Baroux

Bon gros film de bof un peu bancal, le rentable mais sans plus Les Tuche eu droit à une suite qui a tout explosé : 4,6 millions d’entrées. Dans un milieu cinématographique français où près de neuf films sur dix ne sont pas rentables, quand on trouve un bon filon on l’exploite, et encore une fois la machine à sous s’est arrêté sur le triple 7. Encore une fois massacré par les critiques des deux bords, le film a su suffisamment nous vendre de rêve pour que même un bouche à oreille exécrable n’enraille en rien son succès : ce sont plus de 5,5 millions de spectateurs qui se sont rués dans les salles.

Il faut bien dire que le concept de ce troisième opus était plus que prometteur : on nous annonçait ni plus ni moins que l’accession au poste suprême pour Jeff Tuche (Jean-Paul Rouve, toujours accompagné d’Isabelle Nanty), celui de président de la république. Entre ce postulat improbable et les interventions télévisuelles du plus sympathiques de tous les présentateurs de l’histoire, Jean-Pierre Pernaut, on sentait que ça y était, la bonne idée pour enfin exploiter correctement ces personnages hauts en couleurs avait été trouvée. Et pourtant, le ratage n’en est pas la moitié d’un…

Dès les premières minutes, le potentiel du film est évident : le fait qu’une personne enfin honnête et franche se lance dans la course à l’élection présidentielle après avoir été avec succès maire de son village, cela avait une certaine légitimité et le film le traitait de manière assez réaliste. Le film aurait ensuite pu jouer la carte de l’engouement surprise où le candidat du peuple décroche in-extrémiste sa place au second tour, mais non, pendant une seconde l’annonce des résultats sonne réaliste, puis part en vrille totalement en éliminant de façon abracadabrantesque trois candidats. Le débat de l’entre deux-tours avait là aussi un énorme potentiel aux vus des premiers échanges, mais là encore le film anéanti toute forme de crédibilité en s’abaissant à un humour passablement foireux. Dans un cas comme dans l’autre, c’est un aveux de faiblesses des scénaristes, incapables de justifier leur idée de base. Le pire, c’est qu’à ce moment-là du film on a déjà à peu près vu tout ce qu’il y avait d’intéressant à découvrir. L’arrivée à l’Elysée n’est que l’éternel recommencement de la saga avec le choc des cultures, tout ce qui fait avancer l’histoire repose sur des énormités fatigantes, et une fois de plus l’évolution psychologique des personnages sera inexistante, ou alors réductive et abrutissante comme pour Donald. La sympathie des personnages s’étiole, l’humour est plus fade que jamais et le scénario est un gâchis sans nom. Olivier Baroux a toujours été un réalisateur et scénariste exécrable, mais l’escroquerie a assez duré.

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