Death Wish

Death Wish
2018
Eli Roth

Quand j’avais vu la bande-annonce, j’étais hypé comme rarement : le film s’annonçait comme drôle, dynamique et violent, avec en prime le retour d’un grand acteur qui avait tendance à se perdre dans les méandres des direct-to-DVD ces dernières années. Finalement, à sa sortie le film a fait un bide et les critiques étaient mauvaises, et pire encore, il s’agissait d’une réadaptation d’un roman qui avait donné Un Justicier dans la ville, un film d’une lenteur terrible et dont le scénario était une vaste fumisterie. Canular qui ne fait plus rire personne depuis une bonne décennie et qui a peu à peu perdu toute crédibilité à force de taper exclusivement sur les mêmes personnes ou sur les échecs au box-office indépendamment de la qualité des films, les Razzie Award ont nominé cette année ce film dans la catégorie pire remake / réadaptation, me faisant dire que peut-être le résultat pouvait être pas mal, et j’étais loin du compte.

On sort d’un restaurant un peu chic, un voiturier qui regarde l’adresse de la maison sur le GPS, une fille qui refuse de se faire violer lors d’un cambriolage et c’est le drame : elle se défend, le psychopathe ouvre le feu. Lui qui avait juré de protéger son prochain en étant médecin, Paul Kersey (Bruce Willis) va retrouver sa femme morte et sa fille grièvement blessée, plongée dans le coma. Face à l’incapacité des forces de l’ordre, que ce soit pour protéger sa famille ou retrouver ceux qui ont fait ça, quand Paul va tomber aux urgences sur un truand blessé par balle portant la montre qu’on lui a volé, il va décider de remonter la piste et de faire justice lui-même.

Alors même que Eli Roth est connu pour ses films d’horreur extrêmement violents et gores, il nous livre ici un film bien plus intelligent et ironiquement moins violent que le film original. Ici la famille est riche et le but premier était un simple larcin, et tout ce serait bien passé s’il n’y avait pas un taré dans le lot. On est loin des trois jeunes psychopathes qui avaient juste envie de tabasser à mort une pauvre femme et violer la fille, qui me semble était en plus très jeune dans la version de 1974. Plus encore, on passe d’une enquête inexistante ne reposant sur rien à quelque chose de beaucoup plus poussé et logique dans la mesure où la criminalité à Chicago semble très forte, les blessures par balle légions, et en tant que chirurgien affecté à ce genre de cas, c’était inévitable. Plus encore, le film rajoute une dimension virale avec le public qui se fascine pour ce justicier de l’ombre, s’attaquant aussi à d’autres criminels néfastes durant sa croisade. Le casting est assez efficace avec deux guests d’envergure : Vincent D’Onofrio et Dean Norris. Niveau rythme le film bombarde comme il se doit dans un bon gros film d’action, et le message sur la violence et le problème des armes à feu aux Etats-Unis est un sujet plus que jamais d’actualité. Bref, le film est une excellente surprise qui maîtrise son sujet, offrant un divertissement terriblement efficace et moins décérébré qu’on pouvait craindre.

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