Darkest Minds : Rébellion

Darkest Minds : Rébellion
2018
Jennifer Yuh Nelson

Note à moi-même : ne plus jamais faire confiance aux critiques et au succès en salle pour ce genre de films. Si bien sûr pour chaque The Giver ou Divergente on retrouve en face du Mortal Instrument ou du Septième fils, beaucoup d’adaptations de romans pour jeunes adultes m’enthousiasment au plus haut point. Détruit par les critiques et bide en salle, ce croisement entre X-Men et La 5ème Vague vaut carrément le détour.

Si bien sûr un tel phénomène évolutif ne toucherait qu’une dizaine d’individus et prendrait un bon millénaire – au moins – à gagner l’ensemble du globe – et probablement qu’une part importante de la population ne serait jamais concernée par cette mutation – le film prend place dans un contexte extrêmement tendu où le monde bascule dans la dépression et la folie. Subitement en quelques mois, l’ensemble des enfants du monde entier va se mettre à développer des aptitudes extraordinaires, près de 80% d’entre eux en mourront, et les 20% restant seront traités en fonction de leur dangerosité : les super-intelligents (verts), ceux capables de pouvoirs télékinétiques (bleus) et ceux capables de manipuler l’électricité (jaunes) seront parqués dans des camps, tandis que ceux aux pouvoirs pyrotechniques (rouges) et surtout ceux capables de manipuler les esprits (oranges) seront purement et simplement euthanasiés. Sauvée grâce à ses pouvoirs de persuasion lors de sa rafle, on suivra Ruby (Amandla Stenberg), en cavale suite à la révélation de ses pouvoirs à causes de contrôles de plus en plus poussés.

La suspension d’incrédulité est parfois difficile à accorder. Le principe est excellent, le choix des codes couleurs permet de bien se repérer, même si c’est un peu débile de retrouver comme par hasard la même couleur dans la matérialisation oculaire des pouvoirs, mais le choix pyramidale est douteux. N’ayant pas lu les deux suites, je ne saurais dire si cette théorie peut s’avérer effective par la suite, mais j’aurais personnellement mit les bleus, les jaunes et les rouges au même niveau de dangerosité, les oranges au dessus effectivement, et selon toute logique les verts comme étant potentiellement les plus dangereux. Eh oui : et si, grâce à leur intelligence hors norme, ils comprenaient peu à peu les pouvoirs des autres et apprenaient à s’en servir ? Ça, ça serait la grande classe ! Pour ce qui est du film en lui-même, c’est du teen road-movie classique et efficace avec de la tension, quelques bonnes scènes d’action, de la romance toute mimi avec une Ruby magnifique (encore une fois les acteurs choisis ont une bonne poignée d’années de trop par rapport à leurs rôles) et visuellement la réalisation est pas mal. Le scénario est un peu trop prévisible, notamment concernant mister « gendre idéal » qui avec sa tête de nazi (les parallèles avec la Deuxième Guerre Mondiale sont légion) ne dupera personne, mais ça reste efficace et le concept est bien exploité. De grosses facilités, mais dans sa conception le film se montre solide, aboutissant à un divertissement franchement bon.

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