Johnny English contre-attaque

Johnny English contre-attaque
2018
David Kerr

Très fan de l’humour British et trouvant que Rowan Atkinson a un pouvoir comique énorme, j’ai toujours voulu y croire, mais le passé n’est pas très glorieux. Troisième opus d’une saga parodiant l’espionnage, Johnny English avait un certain potentiel, mais jusqu’à présent l’inspiration faisait défaut, les gags étant éculés et le scénario désastreux. Avec un budget en baisse et des recettes identiques, il y a fort à parier que le pire agent secret reviendra, mais à quoi bon…

Cette fois devait être la bonne : le MI7 avait enfin réussi à se débarrasser de Johnny English (Rowan Atkinson), reconverti en professeur de collège. Seulement voilà, la base de donnée contenant l’entièreté des agents actifs va être piratée, et pour enquêter dessus il fallait donc faire appel à un agent qui n’y figurait plus. Le dernier recours pour la première ministre (Emma Thompson), désespérée de devoir confier la sécurité du pays à un individu pareil.

On pourra se consoler sur au moins un point : si le pitch du film est anecdotique, il a le mérite de justifier le retour de Johnny, et pour une fois les réactions qu’il suscite sont raccord avec son personnage. Et pourtant, même si c’est malgré lui, il n’a jamais été aussi efficace, prenant même certaines bonnes décisions consciemment ! Le personnage de Jake Lacy ne trompera personne et Olga Kurylenko est pratiquement réduite à l’état d’objet sexuel, servant juste d’atout charme telle une James Bond girl, faisant de l’écriture du film une vaste blague, mais au moins ça a le mérite d’être cohérent. Un peu à l’image du gag sur la réalité virtuelle, une hérésie de hasard dans la pratique, mais admettons. Pourquoi pas, au moins c’est à peu près drôle. Le film est toujours dans cette inconfortable zone de dérangement, donnant un ressenti mitigé entre l’amusement et le grotesque absurde, gênant même, des situations. La tandem avec Bough marche plutôt bien, mais étant absent du second volet, son retour a moins d’impact, le public l’ayant largement oublié en deux décennies. Sans rire jusqu’aux éclats, le film arrivera à nous arracher tant bien que mal quelques sourires, un peu forcés à cause de la lourdeur générale. C’est peu, mais mine de rien c’est probablement le moins mauvais de la saga.

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