Menteur, menteur


Menteur, menteur
1997
Tom Shadyac

Il y a de ces films qu’on a vu tellement de fois que la question de savoir si on l’a vu ou pas lors des dix dernières années ne se pose pas. Oui, mais quand on avait un site avec plusieurs milliers de critiques et qu’on ne sait pas créer de fichier RSS ou exporter correctement une base de données WordPress, on perd tout, et le doute s’installe. En attendant de savoir pourquoi la liberté d’expression a été bafouée (critiquer des films est-il devenu illégal ???), tâchons de repartir comme si de rien n’était, comme si dix ans de travail n’allaient pas potentiellement en partie partir en fumée, et quoi de mieux qu’une bonne franche comédie d’une époque particulièrement décomplexée en la matière.

Monument de la comédie américaine, Jim Carrey nous revient ici dans le rôle de Fletcher, un avocat sans scrupules prêt à tout pour se bâtir une carrière démesurée à l’image de son ego. Il a tout sacrifié pour son travail, ce qui lui a coûté sa femme, et à force c’est aussi son fils qu’il va perdre. Lassé de le voir promettre monts et merveilles, au moment de souffler les bougies de son cinquième anniversaire, il va faire le vœux que son père ne puisse plus mentir durant 24h. Or pour un avocat sans scrupules acceptants les personnes à la moralité la plus abjecte, léchant sans cesse les bottes de collègues qu’il exècre, la veille d’un important procès, ça ne pouvait tomber plus mal.

Simple, direct, efficace : le plus gros menteur de tous les temps frappé d’une malédiction d’honnêteté. Bon, bien sûr le film est une comédie américaine sous sa forme la plus grasse. Il faut donc s’attendre à un jeu peu subtil, une moralité amenée avec des gros sabots et des gags loin d’être de grande finesse. Si vous ne supportez pas quand Jim Carrey se déchaîne et en fait des caisses, passez votre chemin, il est ici comme possédé. Le film confond aussi « dire la vérité » et une diarrhée verbale incontrôlable, un peu à la manière d’un Gilles de la Tourette. Les témoins des plus pétages de durite sont d’un calme improbable, et globalement on est dans du sur-jeu assez indigeste. Néanmoins, entre une durée atteignant tout juste les 80 minutes et pas mal de scène cultes comme la griffe, « j’ai connu mieux », les roploplos et le gag de l’avion, le film bombarde suffisamment pour qu’on ne se pose pas trop de questions. On sent la jubilation intérieure de l’acteur, qui malgré la folie de son personnage, arrive à garder un semblant de naturel. Alors oui, c’est débile et pas très fin, mais ça fait du bien.

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